Cest un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'histoire du surf jamaïcain. Le film-documentaire " Outdeh" , qui dépeint une jeunesse jamaïcaine déterminée à sortir des schémas archaïques de la société et braque les projecteurs sur l'élan d'une nouvelle génération, est sorti sur les plateformes Red Bull TV , aprÚs avoir tourné dans de nombreux festivals.
La musique jamaĂŻcaine 1950 Ă  nos jours PĂšriode Style et artistes majeur influences 1950 LE MENTO Stanley beckford, Laurel Aitken, Stanley Motta, Sam Blackwood Calypso, Son, Rumba 1960 RYTHM’N BLUES JA et SKA The Maytals, The Skatalites, Laurel Aitken, Desmond Dekker, Prince Buster, Alton Ellis Boogie, Rythm’n blues, Blues, Mento, Jazz 1965 - 1975 ROCKSTEADY & EARLY REGGAE Alton Ellis, Ken Boothe, Toots and the Maytals Soul, Rythm’n Blues, Doo wop 1970 REGGAE Rotts/one drop et DUB Bob Marley and the Wailers, Peter Tosh, Bunny wailer, Dennis Brown, Jacob Miller, Max RomĂ©o, the Abyssinians, Culture, Pablo Moses, The Gladiators, Third world, The Wailing Souls. DUB Lee Scratch » Perry, King Tubby, Scientist.. Blues, rock, Soul, 1970 - 1980 REGGAE rock et rockers Bob Marley and the Wailers, Sly and Robbie, Black Uhuru,Gregory Isaac, Burning Spear, Israel Vibration, Dennis Brown, The Roots radics, Don Carlos, Johnny Clarke, Horace Andy. Rock, Funk, Disco, Soul 1985 - 1990 RAGGA muffin Macka B, Charlie Chaplin, U Roy, U Brown, Yellowman, Shabba Ranks. Rap, Reggae 1990 - 2000 DANCEHALL Buju Banton, Capleton, Sizzla, Antony B, Elephant Man, Sean Paul, Shaggie, Mister Vegas, Beenie Man, Ninja Man, Bounty Killer Rap, Rnb, ElĂ©ctro 2000 - 2010 NU ROOTS Morgan Heritage, Junior Kelly, Jah Mason, Chezidek, Wayne Wonder, LMS, Luciano, Abijah, Warrior King Reggae, Dancehall, Soul, RnB I - LES ORIGINES A - LE MENTO environ 1930 - 1950 Le Mento, musique Ă  l’origine rurale, issues des campagnes jamaĂŻcaines, constitue une pierre angulaire de l’évolution de la musique jamaĂŻcaine , de ses influences caribĂ©ennes la JamaĂŻque est voisine de Cuba, HaĂŻti, Trinidad et Tobago, Porto Rico, Guadeloupe, Martinique.. jusqu’aux influences du grand frĂšre AmĂ©ricain..Bien ancrĂ© dans la tradition des musiques de la CaraĂŻbe, issue de lHĂ©ritage Africain liĂ© Ă  la traite nĂ©griĂšre, le Mento comme ses cousins le Calypso de Trinidad ou le Son cubain, est basĂ© sur le fameux Tresillo de tres, trois » en espagnol , cellule rythmique constituĂ©e de 2 noires pointĂ©es + une noire, premiĂšre partie du fameux 3/2 » de la clave cellule, qui se retrouve dans toutes les formes musicales de la rĂ©gion CaraĂŻbes est l’image sonore mĂȘme de la syncope donnant cette sensation de le Son et la Rumba Ă  Cuba, la Biguine et le Zouk en Guadeloupe et Martinique, le Compas en HaĂŻti, le Calypso Ă  Trinidad.. Et le Mento en JamaĂŻque!Comme ses cousins, c’est Ă  la fin du 19Ăšme siĂšcle que se constitue ce style, mĂ©lange des danses de salons des mĂ©tropoles et des syncopes et contretemps typique d’un orchestre de Mento st constituĂ©e d’un banjo, d’une clarinette, de petites percussions et d’une rumba box », sorte de sanza piano a pouce fixĂ©e sur une caisse de rĂ©sonnance nommĂ©e Marimbula Ă  Cuba suffisamment grosse pour produire des basses et occuper la fonction de bassiste » de l’ rumba box » inaugure trĂšs tĂŽt une tradition qui va marquer le reste de la musique JamaĂŻcaine dans les annĂ©es Ă  venir les basses puissantes. C’est cet instrument qui jouera dans le Mento le fameux Tresillo, marquĂ© chez d’autres cousins caribĂ©ens par des instruments au timbre plus aigu les cloches dans la musique cubaine par exemple. On retrouvera plusieurs dĂ©cennies aprĂšs, Ă  partir des annĂ©es 90’s, la prĂ©sence de cette clave caribĂ©enne marquĂ© par la basse Ă©lectrique voire les synthĂ©s basse et la grosse caisse de la batterie dans les patterns ragga dancehall ,au son plus banjo quant Ă  lui, dans les rythmique traditionnelles du Mento, superposera sur ces claves syncopĂ©es trĂšs caribĂ©ennes, une rythmique en accord plaquĂ©s trĂšs linĂ©aire qui accentue les contretemps, ce qui peut constituer l’origine du skank » qu’on retrouvera plus tard dans le rock steady, le ska et le reggae moderne dĂ©but des annĂ©es 70’s. Il est Ă  notĂ© que la façon de jouer des accords dans le Mento diffĂšre lĂ©gĂšrement de son cousin Trinidadien le Calypso oĂč les accords sont en gĂ©nĂ©ral interprĂ©tĂ©s de maniĂšre plus clarinette et les vents auront eux plutĂŽt un rĂŽle mĂ©lodique constituĂ© de riffs, qui amĂšneront plus tard aux grandes sections de vents trĂšs utilisĂ©es dans le reggae moderne..Le chant occupe donc la place mĂ©lodique la plus importante. Le Mento, d’origine rurale, comme beaucoup de forme d’expression musicales populaires, est reprĂ©sentatif, dans ces textes, d’une rĂ©alitĂ© sociale et Ă©conomique liĂ©e Ă  la Jamaique des annĂ©es 30 Ă  50, Ă©voquant des sujets simples et accessibles, souvent a forte connotation sexuelle, ce qui aura tendance Ă  choquer les classes sociales plus bourgeoises. Une musique grivoise, populaire, voire vulgaire selon les classes aisĂ©es, qui met en Ă©vidence une vie rude.. Cette tradition du texte social se durcira plus tard dans les debut du reggae avec le phĂ©nomĂšne plus urbain des bad boys ou rude boys des ghettos de Kingston
Artistes majeurs Slim Beckford, Sam Blackwood, Lord Lebby, Stanley Motta, Stanley Beckford. Discographie Stanley Beckford Plays Mento Barclay 2002Various Artists Jump up Calypso Jet Set/Culture Press, 1998Various Artists The Calypso box set Trojan/Pias, 2002B - LE R&B JAMAICAIN environ 1950-1960 Dans les annĂ©es 40 aux Etats Unis l’exode rural des bluesmen du Delta vers les pĂŽles industriels fait se rencontrer des shouters de blues acoustique avec les sections rythmique du jazz swing et Bop. C’est dans ce contexte qu’apparaĂźt le Rhythm’n’blues » R&B. Le mot de R&B est mis au goĂ»t du jour par les maisons de disques et les hit-parade des magazines Ă  la place du terme race records Pendant la deuxiĂšme guerre mondiale, alors que les liens politiques entre la JamaĂŻque et la Grande-Bretagne perdent de leur tĂ©nacitĂ©, l’üle se rapproche de plus en plus des Etats-Unis autant d’un point de vue politique que culturel. De plus, le contact direct avec les AmĂ©ricains il y a deux bases militaire US sur l’üle dans les annĂ©es 50 et l’expansion des techniques de communication comme la radio intensifient l’intĂ©rĂȘt des JamaĂŻcains pour la musique amĂ©ricaine, notamment le jazz et le R& JamaĂŻque aussi, la crise de l’emploi dans les rĂ©gions rurale amĂšne un exode massif dans les rĂ©gions industrialisĂ©s, et notamment Ă  Kingston, ou de nombreux Ghettos apparaissent. Pour les JamaĂŻcains, majoritairement pauvres et sans emploi, ces nouveaux styles musicaux, plus en phase avec leur Ă©poque que le mento, sont un moyen d’échapper Ă  la triste rĂ©alitĂ© du quotidien. L’heure de gloire du mento jamaĂŻcain prend fin avec l’explosion du Rhythm’n’blues JA au milieu des annĂ©es 1950. Quand les conditions climatiques le permettent, ils se branchent sur des stations radio de Nashville, de la Nouvelle-OrlĂ©ans WONE et de Miami WINZ qui n’hĂ©sitent pas Ă  programmer la crĂšme du R&B noir amĂ©ricain. Outre la radio, que peu d’habitants ont les moyens d’avoir compte tenu du prix Ă©levĂ© d’un rĂ©cepteur, les sound systems jouent un rĂŽle important pour ce qui est de la diffusion aux quatre coins de l’üle. Les importations de matĂ©riel hi-fi tourne-disques, haut-parleurs et disques sont en pleine croissance depuis la fin de la seconde guerre mondiale. DĂšs la fin des annĂ©es 1940, des soirĂ©es s’organisent donc Ă  Kingston puis dans l’üle toute entiĂšre autour de sonos mobiles plus connues sous le nom de sound systems ». D’autre part, les deux seules radios locales RJR et JBC ne reflĂštent pas complĂštement les goĂ»ts et prĂ©fĂ©rences des jeunes jamaĂŻcains. EntiĂšrement contrĂŽlĂ©es par le gouvernement jamaĂŻcain, elles programment des artistes tels que Jim Reeves, Bing Crosby ou Frank Sinatra plutĂŽt que Ray Charles ou Aretha Franklin. Elles sont donc considĂ©rĂ©es comme Ă©tant trop politiquement correctes, voire trop blanches » par les jeunes des ghettos. Ces derniers prĂ©fĂšrent donc se tourner dĂšs qu’ils le peuvent vers les sound systems dans lesquels la censure n’existe pas et dont les droits d’entrĂ©e sont accessibles Ă  tous. En 1954, ClĂ©ment Coxsone» Dodd lança son sound system, Downbeat. Il bĂ©nĂ©ficiait de contacts avec les USA qui lui permettaient de se procurer en premier voire en exclusivitĂ© les derniĂšres nouveautĂ©s amĂ©ricaines, ce qui fit grimper la cote de popularitĂ© de son sound par rapport Ă  ses deux concurrents prĂ©citĂ©s. Vers la fin des annĂ©es 50, les goĂ»ts du public amĂ©ricain s’éloignĂšrent du r’n’b pour se diriger vers une soul plus sophistiquĂ©e, qui ne plaisait que moyennement aux JamaĂŻcains. Cette Ă©volution crĂ©a en JamaĂŻque une demande pour un rhythm & blues plus dur que ce qui se faisait alors aux USA. Chris Blackwell, un JamaĂŻcain blanc, y vit le potentiel commercial du marchĂ© du disque et produisit le 45 tours du chanteur Laurel Aitken Boogie in My Bones », un succĂšs en et Duke Reid commencĂšrent alors Ă  enregistrer et produire des disques de musiques jamaĂŻcaines. Il s’agissait principalement de r’n’b lent interprĂ©tĂ© par Alton Ellis, Derrick Morgan ou les Blues Rhythm’n’blues jamaĂŻcain se diffĂšre de son modĂšle amĂ©ricain Ă  plusieurs niveaux - On y retrouve des influences venant du mento, du merengue dominicain, du calypso de TrinitĂ©-Et-Tobago- Le R&B jamaĂŻcain Ă©tant Ă  l’origine créé pour ĂȘtre jouĂ© en sound systems, les lignes de basse sont volontairement accentuĂ©es afin de faire vibrer le Contrairement aux chanteurs de R&B amĂ©ricain qui puisent leurs inspirations dans le gospel issu du protestantisme d’AmĂ©rique du Nord, les chanteurs de R&B jamaĂŻcain s’inspirent du gospel des Ă©glises revivalistes le Revival est une religion nĂ©e dans les annĂ©es 1860 en JamaĂŻque combinant des pratiques animistes africaines avec des Ă©lĂ©ments de la religion chrĂ©tienne. Le rythme est ternaire » shuffle ou swingLa batterie marque le 1 Ă  la grosse caisse et le 3 Ă  la caisse claireLa basse est en walking ou marque le tumboa du mentoLe piano fait la pompe » main gauche sur les temps et main droite sur les temps faible La guitare marque le tresillo du mento, fait des riffs, double la basse
Artistes majeurs Lloyd Clarke, Alton Ellis, The Blue Busters, Laurel Aitken, The Jiving Juniors, Duke Reid’s All Stars avec Don Drummond, Ernest ranglin, Tommy Mc cook Discographie Various Artists Jamaican R&B box set Trojan/Pias, 2002C - JAMAICAN SHUFFLE SKA TERNAIRE ET SKA environ 1961 – 1966 A partir des 60’s, le R&B jamaĂŻcain s'Ă©mancipera de plus en plus de son frĂšre amĂ©ricain, par l'incorporation de rythme afro-caribĂ©ens. Cette Ă©volution, trĂšs progressive, donnera naissance Ă  ce qu'on appellera le JamaĂŻcan Shuffle Ska ternaire puis le Ska. La majoritĂ© des musiciens de studio de cet Ă©poque sont les membres du futur groupe The Skatalites », Ă  savoir Lloyd Knibb drms , Lloyd Brevett basse, Jerry Jah jah Jerry » Haines , Jackie Mittoo pianoRoland Alphonso & Tommy McCook tenor Sax, Don Drummond et Calvin Cameron Trombone, Johnny Dizzy Moore Trompette. Le guitariste Ernest Ranglin fera de nombreuse session studio contretemps - Les pianistes et les organistes, qui jouais jusqu'Ă  prĂ©sent une pompe de type boogie, vont peu Ă  peu allĂ©ger leurs mains gauche, pour ne garder que la main droite qui joue le temps faible- Les guitaristes, de la mĂȘme maniĂšre, vont enlever le temps fort du triplet du mento, pour ne garder que les deux contre-temps. C'est ce qu'on appellera le skank, marque de la fabrique de la musique jamaĂŻcaine, jouĂ© avec les deux coup de mĂ©diator vers le haut. On cite souvent les guitaristes Ernest Ranglin et Jah Jerry comme les prĂ©curseurs de ce nouveau mode de jeu. Le One Drop Ce terme dĂ©signe un accord jouĂ© par la batterie, associant la grosse caisse et la caisse clair jouĂ© en rim shot baguette posĂ© sur le cerclage de la caisse claire, technique est utilisĂ© dans les orchestres de swing des annĂ©es 30. Ce "One Drop" Ă©tait placĂ© Ă  l'origine sur tous les temps, ou un temps sur deux ou sur quatre, selon la rythmique choisie. On attribue souvent cette technique jamaĂŻcaine Ă  Lloyd Knibb, qui deviendra cĂ©lĂšbre avec le groupe The Skatalites, qui le placera presque systĂ©matiquement sur les temps deux et quatre, libĂ©rant ainsi le premier temps, crĂ©ant un effet de suspension propres au chaque instrument marque un temps spĂ©cifique et semble se dĂ©tacher de l'ensemble pour vivre discrĂ©tement son propre cycle. C'est une vision que l'on retrouve dans beaucoup de musique africaine, ou plusieurs rythmes se complĂšte les uns les autres. On parle alors de prĂ©sent, le R&B et le Jamaican Shuffle, Ă©tait des musique "ternaire" ou le temps est dĂ©coupĂ© en trois partie. Aux Etat-Unis, le R&B devient de plus en plus binaire pour Ă©voluer peu Ă  peu vers le rock'n'roll. En JamaĂŻque, le mĂȘme phĂ©nomĂšne va se produire, mais chaque instrument va Ă©voluer de maniĂšre bien diffĂ©rente du cousin amĂ©ricain. Cette attitude d'Ă©mancipation vis Ă  vis de la musique anglo-saxonne, apparait en mĂȘme temps que l'envie d'indĂ©pendance politique. La JamaĂŻque, qui Ă©tait alors une colonie Britanique, obtient son indĂ©pendance en 1962. La prĂ©riode JamaĂŻcan Shuffle/Ska, qui ne durera grosso modo que 5 ans, sera en quelques sorte la bande son de cette indĂ©pendance. C’est une musique festive, dansante, instrumental ou avec des paroles lĂ©gĂšres. En 1964, La chanteuse Mille Small est envoyĂ©e Ă  Londres par Blackwell pour y enregistrer un arrangement d’ Ernest Ranglin jouĂ© par des musiciens anglais. le titre My Boy Lollipop» ska shuffle de la premiĂšre heure se vendit Ă  sept millions d’exemplaires dans le monde» et attira l’attention internationale sur le ska. Le skank ternaire, qui avait donc une valeur Ă©gal au tiers de la noire, devient ainsi une croche binaire avec une valeur Ă©gal au temps fort. Ce changement de feeling, pousse ainsi la basse Ă  prendre plus facilement ses appuis sur le contretemps et s’affranchir du walking ».Ce phĂ©nomĂšne est encouragĂ© par l'espace créé par l'interaction du entre le one drop sur le 2 et le 4, et le skank. Les lignes de chaque instruments deviennent alors de plus en plus contrapuntique et contribue au sentiment de ne parlera dĂ©finitivement plus de JamaĂŻcan Shuffle, et mais bien de Ska, qui reflĂ©te toute une partie de la culture majeurs The Skatalites Rico Rodriguez, Desmond Dekker, Prince Buster, Alton Ellis, Tommy Mc Cook , Prince Buster, Derrick Morgan Discographie Various Artists Ska box set Trojan/Pias, 2002D- LE ROCKSTEADY environ 1966 – 1968Il y a plusieurs anecdotes en ce qui concerne l'apparition de rocksteady. Certains avancent qu'elle est due Ă  une vague de chaleur qui amena les musiciens Ă  ralentir le tempo, et d'autres affirment que ce sont les personnes ĂągĂ©es qui rĂ©clamaient un laps de temps avec du ska "plus lent" pour pouvoir danser lors des soirĂ©es dans les sound-systems aux alentours de minuit, une pĂ©riode Ă©tait rĂ©servĂ©e Ă  la musique plus lente. Dans tous les cas, Il reprĂ©sente surtout une transition entre le ska et le reggae qui arrivera en 1968. Ce ralentissement des tempi va avoir pour consĂ©quence de laisser plus d’espace et donc d’augmenter la richesse mĂ©lodique des instruments et des voix, et donc apporter de la nouveautĂ©. La basse Sous influence amĂ©ricaine, beaucoup de contrebassiste vont se tourner vers la guitare basse Ă  4 cordes inventĂ© fin des annĂ©es 40 par LĂ©o fender. La contrebasse n’est pourtant pas remise en cause, d’autant plus que l’amplification nĂ©cessaire Ă  la basse Ă©lectrique est assez onĂ©reuse. Mais cette nouvelle lutherie avec des cordes plus fines est plus proches de la touche permet de jouer avec moins d’effort. RĂ©sultat les basse du rocksteady seront plus fournie et plus mĂ©lodique. Son Ă©coute sur les 45 tours est aussi plus facile, et il est courant Ă  l’époque que les bassistes se branche directement sur la table de mixage. La guitare Beaucoup d’ingĂ©nieur du son prĂ©conise alors le doublage de la basse par la guitare, pour rajouter des harmoniques Ă  l’instrument. Ce style de jeu en cocotte » note Ă©touffĂ© par la paume de la main droite se develloperra par la suite pour crĂ©er des lignes mĂ©lodiques complĂ©mentaire de celles de la basse. Le skank reste similaire Ă  celui du ska, sur le contre temps binaire, avec attaque vers le haut. Le chant Ce ralentissement permet aussi au chant plus de variations, et il est de plus en plus mise en avant , notamment avec les chƓurs qui se gĂ©nĂ©ralise. C’est aussi l’apparition des premier grand trio vocaux, qui seront lĂ©gion courantes plus tard dans le reggae. Les paroles des chansons vont des chansons d’amour au slackness », en passant par quelque chanson Les budgets dans les studios diminuant, on assiste aussi Ă  la disparition progressive des sections de cuivres, mĂȘme si il y a beaucoup d’exception. La batterie et la guitare rythmique s’était affranchie de la tutelle du RnB pendant la pĂ©riode Ska. C’est au tour de la basse de rallier le mouvement et de solidifier les bases d’une musique typiquement majeurs The Paragons, The Wailing Wailers, Alton Ellis, The Melodians, Derrick Harriot, The Maytals, The Ethiopians, Desmond Dekker, Derrick Morgan Discographie Various Artists Rocksteady box set Trojan/Pias, 2002E - EARLY REGGAE environ 1968 - 1974 L’origine du mot reggae est sujet Ă  de nombreuses controverse et plusieurs artistes en revendique la paternitĂ©. L’hypothĂšse la plus probable est que le nom viendrait du mot streggae », qui signifie mal habillĂ© » ou prostituĂ© ». Mais comme le mot passĂ© mal Ă  la radio, il aurait Ă©tĂ© rebaptisĂ© Reggae ».Quoiqu’il en soit, cette premiĂšre Ă©poque du reggae, se diffĂ©rencie de son papa le rocksteady avant tout par un tempo plus rapide et par un changement dans la maniĂšre de penser » le rythme. Dans le rocksteady, le skank marque tous les contre-temps. Sur le mĂȘme principe du son cubain oĂč la clave Dans le reggae, il marquera dĂ©sormais les temps 2 et 4. Le tempo sera donc doublĂ©, dans la maniĂšre de penser le changement de mentalitĂ© » et donc d’écriture, voir exemple va engendrer un changement plus important qu’il n’y parait. Alors qu’il Ă©tait jouĂ© avec le coup de mĂ©diator vers le haut, il le sera maintenant avec les coup de mĂ©diator vers le bas. Le son sera donc beaucoup plus percussif, plus africain ». il sera aussi jouĂ© aussi parfois en aller-retour, rappelant le mento des origines. Le One drop se retrouve alors Ă  marquer tous les troisiĂšme temps de chaque mesure. Ce reggae originel est fortement influencĂ© par la soul amĂ©ricaine. Les voix des chanteurs tout d’abord comme Toots and the Maytals ou Ken Booth, mais aussi par l’utilisation plus frĂ©quente de. De nombreuses chansons de R&B sont reprisent en reggae aint’ no sunshine, young gifted and black, River of Babylone, black gold and green 
 Une grande partie de la population jamaĂŻcaine reste extrĂȘmement pauvre et vivent dans les ghettos. La musique est donc une possible voix de sortie et les textes parlent de plus en plus de ce quotidien. Suite au passage de l’empereur HailĂ© SĂ©lassiĂ© en 1966, le mouvement Rastafari qui datent d’environ 1930 prend de plus en plus d’ampleur et certaines chansons comme ceux de The Ethiopians commencent doucement Ă  vĂ©hiculer ce majeurs The Paragons, The Wailing Wailers, Alton Ellis, The Melodians, Derrick Harriot, The Maytals, The Ethiopians, U Roy, Jacob Miller Discographie Various Artists Rocksteady box set Trojan/Pias, 2002 II - L’AVENEMENT INTERNATIONAL A - REGGAE 70’s - 80’s One Drop / Roots A partir des annĂ©es 70, un autre style de reggae va faire son apparition le roots. Ce reggae au tempo plus lent et au ligne de basse toujours plus mĂ©lodique, deviendra l’emblĂšme du mouvement Rastafari, notamment grĂące au chanteur Bob Marley. Le mouvement Rastafari est apparu au cours des annĂ©es 30, sous l’impulsion de personnalitĂ© comme Marcus Garvey ou Leanord Howell. C’est Ă  la fois une religion dĂ©rivĂ© du Christianisme, un mode de vie et une philosophie. Il existe beaucoup d’organisation et de mouvance rastafarienne, mais les grandes valeurs communes sont l’égalitĂ© et l’amour entre les hommes, l’importance de la nature, la justice et l’opposition au systĂšme politico-Ă©conomique occidentale ou Ă  toute forme de rĂ©pression institutionnelle. Pour ces raisons, le mouvement est interdit par le gouvernement et les persĂ©cutions de la part de la police sont monnaie courante. Face Ă  la violence et Ă  l’injustice qui rĂ©gne dans les ghettos JamaĂŻcain dans les annĂ©es 60 et 70, le message rastafariste trouve un Ă©cho de plus en plus grand parmi la population. De nombreux musiciens issus de ces mĂȘmes ghettos vont alors transmettre ces valeurs dans leurs chansons. C’est grĂące au chanteur Robert Nesta Marley, fondateur des Wailing Wailers avec Bunny Wailer et Peter Tosh, que la culture Rastafari prendra de l’ampleur. Bob se convertira en 1969, ralliant le mouvement les 12 tribus d’IsraĂ«l » du ProphĂšte Gad. Les Wailers, fondĂ© en 1962, connurent un succĂšs locale fluctuant aux rythmes des ventes de disques jusqu’en 1970. En 1971, il dĂ©croche un contrat chez le label Island Records de Chris Blackwell et c’est le dĂ©but de la renommĂ©e internationale avec les albums Catch a Fire 1972, Burning 1973. Bunny et Peter Tosh quitteront le groupe 1973 et le groupe deviendra Bob Marley & the Wailers. Suivront les albums Natty Dread 1974 et Rastaman Vibration 1976 qui marquera dĂ©finitivement de son rĂŽle d’ambassadeur du mouvement Rastafari Ă  travers le monde. Les productions de Marley chez Island records amĂšnent aussi un cĂŽtĂ© Blues encore jamais vu chez un artiste de reggae. Que ce soit dans le son des guitares saturĂ©, ou dans les solos, cette touche bleue sera aussi une marque distinctive de la musique de Bob Ă  partir des annĂ©es Reggae Roots est caractĂ©risĂ© par un tempo lent et mĂ©ditatif et un retour du jeu ternaire. La soul US avait amorcĂ© ce processus dĂšs la fin des annĂ©es 60, et comme toujours, les jamaĂŻcains s’en sont inspirĂ© pour en faire leurs sauce. La batterie garde le One Drop sur le 3e temps, et cette lenteur du tempo laisse le place Ă  d’innombrable variation sur le charleston alternant entre binaire, ternaire et l’avancĂ©e technologique des moyens de production, les frĂ©quences grave seront encore de plus en plus mise en avant, la rythmique Ă©vitant frĂ©quemment de jouer le premier pour crĂ©er cet effet de suspension propre au roots, avec un son du one drop de plus en plus massif. La musique proprement rasta, dites Nyabinghi » est aussi dĂ©terminante dans le son du reggae roots. InventĂ© par Count Ossie et Pa Ashanti, c’est une musique Ă  la base religieuse mais pas seulement qui mĂ©lange les tambours Buru hĂ©ritage du tambour africain en CaraĂŻbes au mĂȘme titre que le gwo ka en Guadeloupe le bel air en Martinique ou les percussions afro cubaines congas, bongos, quinto Ă  Cuba et les discours rastafarien. De nombreux musiciens aller frĂ©quemment se ressourcer et s’inspirer dans le communautĂ© de Count Ossie The Mystic revelation of Rasrafari. Le rythme caractĂ©ristique des tambours Akete se retrouve de plus en plus dans les productions de reggae roots, comme celle d’Ijahman, ou de de Peter Tosh etc. Pour les nĂ©ophytes, le reggae roots, sera assimilĂ© au reggae en gĂ©nĂ©ral, voir Ă  toute la musique jamaĂŻcaine, mĂ©langent aussi le mouvement rasta et le son majeurs Bob Marley, The Abyssinians, The Gladiotors, Israel Vibration, Pablo Moses, Gregory Isaacs, Burning Spear, Freddy Mac Gregor, Horace Andy, I Jah Man, Jacob Miller, Johnny Clarke, Max RomĂ©o, Peter Tosh, Mighty Diammonds, Yabby You B - LE REGGAE ROCK D’un point de vue musical, aprĂšs les pĂ©riodes Ska et Rock Steady influencĂ©s par les Boogie, Rythm’ n Blues, Soul, Doo Woop le Reggae va poursuivre son Ă©volution dĂšs la fin des annĂ©es 70’s avec le modĂšle amĂ©ricain par l’influence du Rock, du Funk James Brown, George Clinton, Sly Stone, notamment dans le jeu de changement essentiel par rapport au One drop, oĂč le premier temps de la mesure n’est pas marquĂ© par la grosse caisse, ni mĂȘme par la basse parfois et Ă©videmment pas par le skank qui marque les contretemps est l’apparition du premier temps marquĂ© par le batteur Ă  la grosse caisse .Cette Ă©volution, si minime qu’elle puisse paraĂźtre, est fondamentale dans l’évolution du Reggae vers de nouveaux publics. Le dĂ©sert » silencieux du premier temps, qui donne ce groove si particulier au One drop, lancinant et trĂšs en arriĂšre » laisse sa place Ă  une attaque de la mesure plus franche et modifiera le jeu de la basse, qui Ă©voluera vers des bass lines plus rock mais toujours avec la profondeur des graves et parfois moins mĂ©lodiques, le skank restant stable sur les 2 et 4 de la mesure. Le jeu de caisse claire Ă©volue aussi, d’un rimshot jouĂ© en mĂȘme temps que la grosse caisse sur le trois One drop Ă  une frappe plus sĂšche sur la peau toujours sur le troisiĂšme temps mais avec la grosse caisse sur le premier temps dans le Reggae Rock, donnant ainsi une dynamique et un son plus nouveautĂ© stylistique contribuera Ă  sortir le Reggae du clichĂ© musique lente, pour fumeur de Ganga » et sera plus apprĂ©ciĂ© des fans de Rock, en Europe et aux États-Unis notamment, mĂȘme si le message Rasta, internationalisĂ© depuis le succĂšs de Bob Marley dans les 70’s reste toujours aussi prĂ©sent malgrĂ© cette Ă©volution artistes comme Gregory Isaacs, Mikael Rose chanteur de Black Uhuru,, Burning Spear Winston Rodney de son vrai nom seront, autant que Bob, les reprĂ©sentants du message Rasta inspirĂ© de Marcus style nĂ© dans les annĂ©es 70’s et dont l’apogĂ©e se situe dans las annĂ©es 80’s est encore trĂšs rĂ©pandu aujourd’hui, comme le One drop, dans le Reggae actuel ,le New Roots », au son plus digital mais aux riddims issus du reggae 70’s 80’s mais aussi dans l’Afro Reggae Alpha Blondy, Tiken jah Fakoly, le Reggae Anglais Aswad, Steel Pulse, Misty in Roots, pour la plupart fils dimmigrĂ©s JamaĂŻcains en Angleterre ou le Reggae europĂ©en Gentleman en Allemagne, K2R Riddim ou Faya Dub en FranceLe batteur le plus influent du style Reggae Rock et de son dĂ©veloppement le Rockers », que nous verrons ensuite est sans aucun doute Lowell Sly » Dunbar, qui constitua avec le bassiste Robbie Shakespeare le fameux duo Sly and robbie », plus grosse section rythmique du reggae moderne avec les frĂšres Aston Family man »et Carlton Barrett, section rythmique des Wailers de Bob eux deux, Sly et Robbie cumule plus de 1000 sessions de studio, dont la plupart enregistrĂ©s pour des artistes JamaĂŻcains, mais aussi pour des artistes internationaux comme Manu Dibango, Grace Jones ou encore en France Serge Gainsbourg les deux fameux albums reggae de Gainsbarre aux armes etc. » et mauvaise nouvelles des Ă©toiles » sont produits, jouĂ©s et portĂ©s littĂ©ralement par la section rythmique jamaĂŻcaine, drivĂ© par Sly et - Le REGGAE ROCKERS» Toujours sous l’impulsion de Sly Dunbar, Ă  qui on demande un jour en studio de trouver un pattern de batterie qui se danse tout seul, celui-ci puise dans ses Ă©coutes de jeunesse au son de la Motown des dĂ©buts et du funk des 70’s, avec ce groove si particulier de 4 coups de grosse caisse sur les 4 temps de la Disco puis, plus tard, les musiques Ă©lectroniques House, Dance etc.. n’hĂ©sitĂšrent pas non plus Ă  abuser de cette machine Ă  danser » que constituent ces 4 noires marquĂ©es Ă  la grosse caisse.. Les musiques caribĂ©ennes et africaines modernes zouk antillais, compas haitien, soukouss congolais, makossa camerounaise utilisent Ă©videmment aussi beaucoup ce pattern simple et efficace, entrainant irrĂ©sistiblement Ă  la danse..Ce principe n’était pas en soi inĂ©dit puisque dĂšs les annĂ©es 30 les big band swing comme ceux de Chick Webb ou Jimmy Lunceford proposaient une dĂ©clinaison ternaire du four on the beat » pour faire guincher les foules..Sly Dunbar applique alors cette pulse derriĂšre le skank reggae au son medium/aigu et la basse qui coupe les aigus et gonfle les graves des est immĂ©diatement efficace, donnant au one drop initial une pulsation plus mordante, qui pousse la musique vers l’avant et sors le reggae de son clichĂ© musique Ă  deux de tension qu’on Ă©coute en fumant un spliff», cher a ses dĂ©tracteurs. Il marque, comme avec le Reggae rock, d’abord le troisiĂšme temps avec le rimshot, puis carrĂ©ment sur la peau, pour dynamiser encore plus l’effet. Le charley, quant Ă  lui, dĂ©cline toujours les innombrables possibilitĂ©s du One appellation de Rockers » trouve en grande partie son origine dans cette pulse trĂšs affirmĂ©e au son trĂšs rockAvec le Reggae Rock et le Rockers, la musique JamaĂŻcaine prĂ©pare l’arrivĂ©e des annĂ©es 90’s et une nouvelle façon de scander les paroles du message Rasta le raggamuffin. De nouveaux artistes comme U Roy, Charlie Chaplin ou Macka B vont poser dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 80’s les bases d’un nouveau visage de la musique Yardie, qui va amener la transition avec le Dancehall des annĂ©es 90-2000, au son plus Ă©lectronique et ses combinaisons avec des rappeurs, marquant aussi le retour, aprĂšs plusieurs dĂ©cennies d’influence amĂ©ricaine, Ă  une identitĂ© musicale plus majeurs Reggae Rock et Rockers Black Uhuru, Sly and Robbie label Taxi, Gregory Isaac, Dennis Brown, IsraĂ«l Vibration, Burning Spear, The Roots Radics backing band with Style Scott dms, Flabba Holt bass, Johnny Clarke, Horace Andy, Don Carlos
 III - L’ERE DU DIGITAL ET LES DEVELLOPEMENTS MODERNES A - LE RAGGA 80’s - 90’s AprĂšs la mort de Bob Marley en mai 1981 des suites d’un cancer gĂ©neralisĂ© nĂ© d’une infection Ă  un orteil non soignĂ©e, suite Ă  une blessure aprĂšs un match de football la fin des annĂ©es 80 sera marquĂ© par une Ă©volution musicale qui concernera cette fois le chant et la maniĂšre dont il se pose » sur la musique le Raggamuffin, appelĂ© plus tard style vocal nouveau se base sur un principe simple le chant perd de sa libertĂ© mĂ©lodique et se concentre sur une note de l’accord de tonique le plus souvent la fondamentale ou la tierce avec quelques variations de notes en fin de phrases. Le style vocal se caractĂ©rise alors par un dĂ©bit rythmique linĂ©aire, en croches binaires, sur un ton assez monocorde. Certains artistes vocaux, peu regardant sur la musique, chante carrĂ©ment faux un ton au dessus de l’accompagnement! sans que cela ne le gĂšne le moins du monde.. Mais c’est une des marque de fabrique du ragga old school 
MĂȘme si Certains sonnent trĂšs juste! Le chanteur », qui prendra l’appellation de DJ dans ce nouveau style vocal ,contrairement au Rap naissant Ă  la mĂȘme Ă©poque aux Etats-Unis, ou le DJ est celui qui mixe la musique Ă  partir de disques vinyles, prend la place du chanteur mĂ©lodique des dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes, marquĂ©es vocalement par la Soul , le Doo Woop, le Blues le Rythm’n Blues, la Funk..Ce dĂ©bit vocal nouveau on entendra aussi l’appellation Toaster est intimement liĂ© au flow » du Rap amĂ©ricain naissant dans les annĂ©es 80’s avec Grandmaster Flash et autres Africa Bambatta, initiĂ© par le flow groove des Last Poets, comme dans ses joutes vocales de rues des les annĂ©es 70’s, oĂč les jeunes populations noires urbaines crĂ©ent au quotidien ce mode d’expression et de communication..Il est important de noter ici en rendant Ă  CĂ©sar ce qui est Ă  CĂ©sar que le principe du mix de deux disques par un DJ le Selecta » , sĂ©lecteur en JamaĂŻque a Ă©tĂ© amenĂ© aux Etats Unis par Kool Herc, musicien JamaĂŻcain immigrĂ© dans le Bronx Ă  New York l’immigration Yardie est assez massive dans les quartiers du Bronx et de Brooklyn dĂšs les annĂ©es 70 qui apportera cette technique du mix utilisĂ© depuis plusieurs annĂ©es en JA avec les Sound Systems et qui sera utilisĂ© ensuite par les premiers DJ amĂ©ricains, Grandmaster Flash en continuitĂ© d’influence et d’échanges avec le grand frĂšre amĂ©ricain se manifestera plus tard dans les annĂ©es 2000 avec des combinaisons » duos entre rappeurs amĂ©ricains et toasters jamaĂŻcains..Les premiers grands artistes du Ragga Charlie Chaplin, U Roy, Macka B commenceront Ă  toaster dans les Sounds Systems, en posant » sur des vinyls que les selectas envoient aux foules. Le style se dĂ©veloppant, certains vont continuer en live et en studio avec des backing band issus de la pĂ©riode Reggae Rock des annĂ©es 80’s, comme les Roots Radics par exemple, qui ne change pas d’un iota leur tourneries » dans un premier temps, proposant ainsi un tapis sonore sur lequel va se poser tout naturellement le dĂ©bit du premiers enregistrement de Charlie Chaplin ou du U roy, entre autres, sont assez rĂ©vĂ©lateurs de cette transition entre le reggae des annĂ©es 70’s - 80’s orchestration et le Dancehall des annĂ©es 90’s- 2000 flow Ragga hip hop. Les textes du Ragga sont partagĂ©s, selon les artistes, entre le message Rasta hĂ©ritĂ© de Bob et des 12 tribus d’Israel et des lyrics plus lĂ©gĂšres voire carrĂ©ment sexuelles.. Un retour Ă  la tradition grivoise et populaire du texte olĂ© olĂ©, dĂ©jĂ  prĂ©sent dans le Mento .. Le Slackness» , nom donnĂ© Ă  ce style textuel parfois Ă  la limite de la pornographie, fera fureur auprĂšs de la jeunesse jamaĂŻcaine et des artistes comme Yellowman, Macka B, ou Shabba Ranks en seront les plus cĂ©lĂšbres reprĂ©sentants, le style vocal devenant plus vĂ©hĂ©ment, agressif diront certains, plus vĂ©loce, Ă  tel point qu’on parlera de fat style » ou de hardcore style ».Artistes majeurs U roy, Charlie Chaplin, U Brown, Macka B, Yellowman, Shabba Ranks B - LE DANCEHALL 90’s- Ă  aujourdui Les annĂ©es 90 se profilant, l’évolution technique des studios et l’influence du rap amĂ©ricain et du RnB de Mary J Blige ou Janet Jackson vont transformer petit Ă  petit les patterns reggae rock ou one drop sur lesquels se posaient les premiers toasters en instrumentaux basĂ©s sur des programmations Ă©lectroniques, annonçant l’ùre du Dancehall, mĂȘme si certains artistes de transition, comme Buju Banton, Capleton ou Sizzla, ou encore Antony B continuerons Ă  travailler avec des musiciens, notamment sur niveau musical proprement dit, le Dancehall va marquer une Ă©tape importante dans l’évolution de la musique Yardie Ă  l’aube des annĂ©es 90 le retour aux canons rythmiques caribĂ©ens, basĂ©s sur le fameux tresillo de la clave 3/2, qu’on trouvait Ă  l’origine dans le Mento, redonnant Ă  la musique jamaĂŻcaine sa couleur originelle, Ă  savoir celle d’une musique plus directement liĂ©e aux patterns africains, retrouvant ainsi sont identitĂ© caribĂ©enne..Le terme mĂȘme de Dancehall » fait rĂ©fĂ©rence Ă  un lieu oĂč l’on vient danser en gĂ©nĂ©ral en extĂ©rieur littĂ©ralement une piste de danse, une tradition de la musique jamaĂŻquaine finalement oĂč les premiers Dancehall voient le jour a la fin des annĂ©es 40’s puis avec le ska et le rock steady.. Un lieu de plaisir, de danse et de drague..Il est ainsi logique que ce style ai d’abord beaucoup plus de succĂšs en JamaĂŻque ou dans les iles voisines , en Guadeloupe et Martinique par exemple Lord Kossity, Admiral T qu’en Europe ou aux Etats-Unis, oĂč le Roots » Ska, Rock steady, One drop, Rockers maintient un succĂšs constant, une manne financiĂšre et artistique pour les artistes vieillissant de l’Age d’Or selon les conservateurs encore vivant Alton Ellis, Burning Spear, Max Romeo, Big Youth, Horace Andy, IsraĂ«l Vibration, Twinkle Brothers et bien d’autres rastas dont la musicalitĂ© est encore bien vivante, malgrĂ© les annĂ©es
Le pattern de base du Dancehall est donc basĂ© sur le fameux tresillo et prendra un nom plus actuel que la clave. On parle du riddim bam bam » entre autres pour exprimer cette clave, de maniĂšre plus Ă©nergique, par la basse, la grosse caisse voire la caisse claire du batteur.. Parfois pour faire monter l’intensitĂ© ,au signe du DJ Faya!! fire, feu !»en patois jamaĂŻquainqui dirige l’orchestre quand il y’en a un, les accords de guitares et de claviers joueront le bam bam Dancehall.. On rejoint la le Fat style » inaugurĂ© par Yellowman ou Shabba Ranks dans les annĂ©es 80’s et perpĂ©tuĂ© par Elephant Man, Antony B, Sizzla, Capleton, Mr Vegas, Buju Banton
 Les clashs » entre DJ , entourĂ© de leur crew bande de pote, gardes du corps, roadies.. deviennent alors courants, chacun devant tuer » l’autre musicalement, certains clash finissant dans une violence extrĂȘme, les armes feu Ă©tant rĂ©pandu de la mĂȘme maniĂšre qu’aux clave du Dancehall peut ĂȘtre jouĂ©e avec diffĂ©rentes divisions deux triolets de croches sur les deux premiĂšres noires pointĂ©es par exemple.. Elle alterne parfois avec des riddims plus Roots One drop, Reggae Rock au sein d’un mĂȘme morceau, mais la boucle est bouclĂ©e et la musique jamaĂŻcaine, aprĂšs plusieurs dĂ©cennies d’influence amĂ©ricaine dans la musique d’accompagnement du moins, oĂč la syncope caribĂ©enne avait disparu pour assoir » le contretemps les Skas ,Rocksteady ou le temps Reggae, se retrouve dans une musique plus conforme Ă  ses origines gĂ©ographiques et point de vue textuel, le Dancehall comme dans le Ragga originel se partage entre message Rasta toujours prĂ©sent et textes slackness », Ă  forte connotation sexuelle, mais aussi parfois dans les versions extrĂȘmes, misogyne, homophobe ou mĂȘme carrĂ©ment raciste Ă  l’encontre des blancs dans le mouvement Rasta des Bobo Ashanti notamment en opposition au message de fraternitĂ© et d’universalitĂ© de la branche des 12 tribus d’IsraĂ«l », rĂ©pandu dans le monde entier par Bob est Ă  noter que certains spĂ©cialistes », aficionados du Roots 70’S - 80’s, semble t il connaisseurs profonds du Reggae et de son Histoire, ont violemment critiquĂ© ce nouveau style, une musique selon eux qui aurait vendu son Ăąme au diable et ne serait plus jamaĂŻcaine! Alors que c’est exactement le contraire, la JamaĂŻque revenant par le Dancehall Ă  une expression totalement caribĂ©enne, dans la musique, les textes, l’attitude..Artistes majeurs Antony B, Sizzla, Capleton, Beenie Man, Mr Vegas, Elephant Man, Buju Banton, Sean Paul, Shaggie, Ninja Man, Bounty - LE NEW ROOTS 2000 Ă  aujourd’hui Le succĂšs du Dancehall dans la CaraĂŻbe va repousser le Roots en Europe et aux States, dans les annĂ©es 90 et aura pour consĂ©quence la naissance de nombreux groupes l’Angleterre restant Ă  part, l’immigration jamaĂŻcaine y Ă©tant prĂ©sente depuis les annĂ©es 70 revisitant cette musique nĂ©e en JamaĂŻque mais en y appliquant leur propre expĂ©rience, issue d’une rĂ©alitĂ© de vie diffĂ©rente, mettant en Ă©vidence l’aspect dorĂ©navant universel des musiques groupe comme Groundation dont certains musiciens sont issus d’écoles de jazz aux Etats Unis propose une vision nouvelle tout en faisant constamment rĂ©fĂ©rence Ă  la philosophie Rasta et Ă  l’Ecologie, au reggae des annĂ©es 70’s, dans laquelle la section rythmique, habituellement figĂ©e sur le mĂȘme pattern constituĂ© de variations laissant l’aspect mĂ©lodique et improvisĂ© aux chant et vents ,va intĂ©ragir avec le soliste, comme dans le jazz et les musiques plus Europe, l’artiste allemand Gentleman va crĂ©er son propre univers Ă  partir d’une rĂ©alitĂ© sociale, Ă©conomique et culturelle trĂšs diffĂ©rente de la JamaĂŻque, mĂȘme si les voyages en JA pour ces artistes sont vĂ©cus comme des sources d’inspiration France les Neg’ Marrons, n’hĂ©siterons pas non plus Ă  faire des Ă©changes Sarcelles - Kingston, employant au passage la crĂšme des zicos JamaĂŻquains, dont Sly et Robbie par exemple, producteurs de leur troisiĂšme album
D’autres groupe Français tels K2R Riddim, Mister Gang entre autre ou des artistes d’origine caribĂ©enne tels Tonton David, Nuttea, Sael, Yannis Odua, sauront trouver leur voie JA, dĂšs les annĂ©es 2000 , des groupes comme Morgan Heritage, ou des artistes tels Luciano, Jah Mason, Junior Kelly ou Chezidek vont eux aussi proposer une version plus moderne, Ă  mi chemin entre le Roots des annĂ©es 70’s, avec une prĂ©dominance du one drop dans le choix des riddims, et du Dancehall, dans le choix des sons digitaux, c’est-Ă -dire obtenu avec des programmations Ă©lectroniques et la retour au Roots avec une production plus actuelle va confirmer le statut international de la Musique JamaĂŻquaine, dĂ©montrant une nouvelle fois sa formidable capacitĂ© d’assimilation et d’adaptation, tout en gardant son identitĂ© propre, ce son si jamaĂŻcain », reconnaissable entre dans un monde musical de plus en plus banalisĂ©, oĂč les enjeux commerciaux passe bien souvent avant les choix artistiques, la musique nĂ©e en JamaĂŻque dans les annĂ©es 50s a su Ă©voluer, au fil de son Histoire, entre tradition et modernitĂ©, influences variĂ©es, de l’Afrique Ă  la CaraĂŻbe en passant par le Tonton d’America » comme dirait Tiken Jah Fakoly, chanteur ivoirien. La Musique Yardie suit aujourd’hui son chemin propre et continue d’influencer l’ensemble des musiques issus de la diaspora Africaine, et toutes les autres! Pour notre plus grand Big up Cri d'enthousiasme poussĂ© par le public ou l'animateur d'une soirĂ©e pour manifester sa joie Ă  l'Ă©coute d'un morceau. Sert aussi Ă  remercier quelqu'un. Il est maintenant communĂ©ment employĂ© dans le hall terme controversĂ© qui dans sa traduction littĂ©rale, dĂ©signe une salle ou l'on dance l'Ă©quivalent du dance Floor ruled by our friend Morp!. Le terme dance hall a toujours Ă©tĂ© employĂ© en JamaĂŻque pour dĂ©signer le style le plus populaire du moment dans les soirĂ©es. Ce terme en est venu Ă  caractĂ©riser un style musical plus particulier aussi appelĂ© ragga que l'on oppose au crasher titre d'une chanson d'Alton Ellis sur Studio 1, un dance crasher est un homme de main qui s'arrage pour gĂącher les soirĂ©es des concurrents, par exemple en crĂ©ant des bagarres... comme on en trouve tant dans nos parties reggaes ou non. Ainsi dans les annĂ©es 60, losque le producteur Duke Reid donnait une soirĂ©e, son rival Coxone y envoyait des dance crashers afin de discrĂ©diter cet adversaire. depuis, ce terme est tombĂ© dans la pour nous, un deejay est un type qui passe des disques. En JamaĂŻque, c'est l'animateur qui parle sur la musique pour mettre l'ambiance. TrĂšs tĂŽt prĂ©sents, ils sont cantonnĂ©s Ă  un service minimum jusqu'Ă  ce que le producteur Duke Reid dĂ©cide d'enregistrer son meilleur animateur sur vinyle U Roy. J'ai pas pris ca au sĂ©rieux, confie-t-il. Au dĂ©but, c'Ă©tait plus un dĂ©lire. ses deux premiers titres deviennent coup sur coup numĂ©ro un en 70. Un nouveau style Ă©tait nĂ©, qui allait concurrencer les chanteurs jusqu'Ă  les relĂ©guer au second 45 L'importance des deejays devient si importante au dĂ©but des 70's, que les producteurs ont finin par sortir des maxis 45 tours oĂč le chanteur est aussitĂŽt suivi d'un deejay, sur la mĂȘme face et sur le mĂȘme riddim! Ce conditionnement musical est appelĂ© un Disco 45. Lorsu'il n'y a pas de deejay, et que seule la version instrumentale suit la version chantĂ©e, on appelle cela un plate Morceau unique d'un artiste gĂ©nĂ©ralement commandĂ© par un sound system. La plupart des dub plates sont des chansons connues dont on se contente de changer le texte pour glorifier le sound system qui paye pour ce morceau. Elles sont enregistrĂ©s sur des rythmiques dĂ©jĂ  toute faites en un temps record. Si les paroles sont entiĂšrement originales ou qu'un chanteur fait exceptionnellement le deejay par exemple cela devient une spĂ©cial. car seul un sound au monde peut jouer ce fi dub Dans les soirĂ©es ou deux sounds systems s'affrontent Ă  coups de disques - cela s'appelle un sound clash- le dub fi dub est la derniĂšre Ă©tape de la confrontation. A ce moment lĂ , les deux adversaires passent une chanson chacun leur tour! gĂ©nĂ©ralement, c'est lĂ  qu'ils sortent leurs meilleures dub plates. On est alors au petit matin et le clash atteint son paroxysme. les rares K7 pirates qui portent la mention dub fi dub sont gĂ©nĂ©ralement superbes! A la fin de cette Ă©tape, le public dĂ©cide quel sound a Ă©tĂ© le plus convaincant. L'autre est enterrĂ© le salute L'enthousiasme dĂ©clenchĂ© par la musique par certains admirateurs du ghetto Ă©tait, auparavant, manifestĂ© au travers du bris de bouteilles sur le sol. Pour faire plus de bruit encore, les truands du ghetto ont fini par tirer des coups de feu en l'air lorsque leur chanson favorite Ă©tait jouĂ©e!Gun tune Souvent dĂ©criĂ©es comme Ă©tant responsables de la montĂ©e en puissance de la violence, les gun tunes sont les morceaux qui glorifient les armes Ă  feu et les prouesses crapuleuses de leurs a sound Bwoy Le lexique des sound system est dĂ©cidĂ©ment guerrier. Il s'agit de "tuer" son adversaire. Kill a sound bwoy est un clichĂ© du reggae que l'on entend surtout dans les dub plates. Un sound bwoy est un type qui bosse dans les sounds. Le mot bwoy visee Ă  ridiculiser. L'acte de tuer est Ă©videmment du second degrĂ© il n'est que DĂ©formation du mot anglais rythm, un riddim est une rythmique tellement reprise qu'elle est devenue classique. Ainsi peut-on constituer des sĂ©ries sur le mĂȘme riddim. 15 chanteurs sur la mĂȘme DĂ©signe celui que l'on considĂšre chez nous comme un Style musical aux paroles centrĂ©es sur le sexe et les exploits des jeunes du ghetto. Parfois vulgaire, mais souvent dĂ©calĂ© et over DĂ©crit l'acte qui consiste Ă  parler par dessus un morceau qui est en train de passer. Des interjections courtes comme Yeah Yeah Yeah! qui donneront naissance en 1970 au deejay Avant, confie le producteur Bunny Lee, la face B d'un 45 tours, on appelait ca la Part 2. Et puis un jou, au studio de Duke Reid, U Roy enregistrait. Il a dit comme ça "Yeah, ceci est une autre version!" J'ai dit Ă  Duke "t'as entendu comment il a appelĂ© ça?" C'est venu de lĂ . Depuis, la version est toujours la face B des 45 tours, et offre gĂ©nĂ©ralement la version instrumentale de la face A. Un espace qui est rapidement devenu un terrin d'essai pour les ingĂ©nieurs du son qui finiront par inventer.... le Dub!Wheel up ou Pull Up Lorsqu'un morceau dĂ©clenche l'hystĂ©rie de la foule dĂšs les premiĂšres notes, on l'arrĂȘte pour le remettre au dĂ©but en criant "Wheel Up!" littĂ©ralement "rembobine!". Le deejay qui anime s'adresse souvent Ă  son selecta Ă  ce moment lĂ  "Wheel Up Selecta!" Une pratique devenue courante jusque dans les mouvement Rastafari A la fois religion, philosophie, mode de vie et contre-culture, le mouvement Rastafari n’est pas une doctrine figĂ©. Issue initialement d’une relecture des Ă©crits de la bible, le rastafarisme se dĂ©cline en de nombreuses communautĂ©s et courant de pensĂ© comme les Nyabinghi, Les Bongo Mens, les Nya Mens, les douzes tribus D’israel, Les Bobo Ashanti etc C’est un courant polymorphe, sans doctrine thĂ©ologique prĂ©cise, les croyances fluctuant en fonction des individus ou des groupes. Mais c’est avant tout une spiritualitĂ© personnelle, basĂ© sur la nĂ©cessitĂ© que chacun doit prendre son destin en main pour pouvoir progresser en tant qu’ĂȘtre humain, et lutter intĂ©rieurement ou extĂ©rieurement pour l’UnitĂ© et la fraternitĂ© entre les hommes, quelques soit la race, la religion ou la culture. Extrait de Introduction au rastafarisme de Boris Lutanie » Le courant rastafarisme est nĂ©e d’un faisceau d’indice convergent une prophĂ©tie de Marcus Garvey et le couronnement d’HailĂ© SĂ©lassiĂ© interprĂ©tĂ© Ă  l’aune d’une lecture selective de la Bible. Marcus Garvey Introduction au rastafarisme de Boris Lutanie » Le courant rastafarisme est nĂ©e d’un faisceau d’indice convergent une prophĂ©tie de Marcus Garvey et le et le couronnement d’HailĂ© SĂ©lassiĂ© interprĂ©tĂ© Ă  l’aune d’une lecture selective de la en JamaĂŻque en 1887 et descendant des NĂ©gres Marrons » escalves insurgĂ© ou fugitif, il travaille trĂšs tĂŽt dans le domaine de l’imprimerie en entreprend des 1907 des activitĂ©s de Leader Syndical. Il se tourne vers le journalisme et voyage au Panama, costa Rica, Angleterre. Lors de ce dernier voyage, il approfondie sa philosophie Afro-centriste, pronant la rĂ©appropriation de la culture des ancĂȘtres. De retour en JamaĂŻque, il fonde l’UNIA, Universal Negro Improvement Association l’association universelle pour le progrĂ© des noirs. Il dĂ©place le siĂšge Ă  New York et rallie Ă  sa cause nombres de personnalitĂ© de Harlem, d’organisation et d’église Afro-chrĂ©tienne. Pour Garvey, il faut de toute urgence que le peuple noir prennent sa dĂ©stinĂ©e en main, quitte Ă  passer par une sĂ©paration raciale. Nous sommes issue d’un peuple qui a trop souffert. Nous sommes issue d’un peuple dĂ©terminĂ© Ă  ne plus souffrir » Le radicalisme de ses thĂšses et son charisme suscitent beaucoup d’éspoir. Celui que l’on nomme le MoĂŻse noir Ă©tablie en parrallĂšle entre l’afrique colonisĂ© et la situation dĂ©sastreuse des noir amĂ©ricain. Il prone L’Afrique aux Africains », lĂ  oĂč ses rivaux pronent l’assimilation. Il met en avant le glorieux passĂ© de l’afrique prĂ©coloniale et particuliĂšrement l’empire d’ethiopie, berceau de l’humanitĂ©, et opĂ©re le passage entre l’ethiopisme religieux et la revendication nationaliste. IL restitue du mĂȘme coup la fiĂ©rtĂ© raciale de la diaspora africaine. IL prĂŽnent un retour en afrique comme un rapatriement spirituel. Il est l’un des prĂ©curseur du courant Pan africain, et Malcom X, les black panthers ou le mouvement Black Power s’en rĂ©clameront plus est considĂ©rĂ© par de nombreux rastas comme le prophĂ©te, celui qui annonca la venu de l’Empereur HailĂ© SĂ©lassiĂ©. Il aurait prononcĂ© en 1916 les paroles suivantes Regardez vers l’afrique un noir sera couronnĂ©. Ilsera le redempteur » La jamaĂŻque, colonie Anglo-saxonne, est alors dans une situation Ă©conomique catastrophique et la pauvretĂ© touche 95% de la population. La bible est un des seuls livres dont le peuple Ă  accĂ©s, et le dĂ©tournement de la religion officielle doit se concevoir aussi comme un acte anti-colonialiste. L’annonce d’un chef redempteur suscite donc beaucoup d’espoir parmis la Ethiopie, le prince ras tafari est couronnĂ©e roinegus puis empereur en 1930, hĂ©ritant du titre Roi des rois, Seigneur des seigneurs, Lion conquĂ©rant de la tribu de Juda, Ă©lu de Dieu, lumiĂ©re de ce monde, dĂ©fenseur de la foi. » Plusieurs personnes, disciple plus ou moins proche du mouvement Garveyiste comme Leonard Howell voient dans cet Ă©vennement la rĂ©alisation de la prophĂ©tie de Marcus Garvey. Et je pleurais beaucoup de ce que personne ne fĂ»t trouvĂ© digne d’ouvrir le Livre ni de le regarder. Et l’un des veillards me dit Ne pleure point ;voici le lion de la tribu de Juda, il a le pouvoir d’ouvrir le Livre et ses sept sceaux. » Cet extrait de l’Apocalypse 4 Ă  6 corroborerait l’accomplissement de la prophĂ©tie et HailĂ© SĂ©lassiĂ© devient alors le Christ noir. Marcus Garvey manieste pourtant son anthipathie vis Ă  vie d’HailĂ© SĂ©lassiĂ© et dĂ©nonce le nombre de cultes revivaliste qui rendent notre peuplent fou », sans aucun retentissement. Leonard Howell serait en effet le premier Ă  avoir prĂȘchĂ© la divinitĂ© d’HailĂ© SĂ©lassiĂ©. NĂ© en JamaĂŻque en 1898, il quittera le pays pour voyager au Panama puis comme cuisinier dans l’armĂ©e AmĂ©ricaine. Il adhĂ©re Ă  l’UNIA en 1918, mais se verra exclu socialement pour s’ĂȘtre livrĂ© Ă  des actes de sorcellerie. De retour en JamaĂŻque, il est arrĂȘtĂ© et fait deux ans de prison car il exhortait le public Ă  renverser le pouvoir anticolonial par tous les moyens. La police le maintient dans sa geole puis le transfert Ă  l’hopital psychiatrique comme de nombreux rasta de l’époque. A sa sortie, il fonde l’Ethiopian Salvation Society et s’installe avec ses disciple dans les collines. La communautĂ© du Pinacle » compte plusieurs centaines de rasta en autogestion. Ce retour Ă  la nature correspond Ă  la recherche d’africanitĂ©. Ils font aussi pousser du canabis, qu’il utilise lors des grounations, des cĂ©rĂ©monies rythmĂ© par les percusisons rastas Nyabingi. Cette usage pendant les meditation permettrait l’accĂ©s au Divin. C’est aussi le moyen de se dĂ©faire d’un conditionnement idĂ©ologique et social, imposĂ© par Babylone. L’alimentation I-tal est aussi importante. Mais ce ne sont pas des obligations, la rasta n’obĂ©issant qu’à lui-mĂȘme. Les Dreadlocks sont aussi au dĂ©but un signe d’appartenance au mouvement rasta. Elles donnent un aspect effrayant » dans un pays oĂč la plupart des noirs s’efforcent d’occidentaliser leurs coiffure. C’est un signe de non appartenance au systĂ©me Babylonien. Ils rejettent aussi tous conformisme vestimentaire et leurs apparence hirsute et dĂ©guenillĂ© suscite encore une fois la peur. Il est dit aussi dans la bible que Aussi longtemps qu’il sera consacrĂ© par son vƓu, le rasoir ne passera pas sa tĂȘte ; jusqu’à ce que soit Ă©coulĂ© le temps par lequel il s’est vouĂ© Ă  Dieu, il sera consacrĂ© et laissera croĂźtre librement sa chevelure.» Nombres, VI,5. Leurs mode de vie dissident et fortement rĂ©primĂ© par le gouvernement. En 1941, Leonard Howell est encore une fois arrĂȘtĂ©. A sa sortie de prison, il radicalise encore plus le mouvement et s’entour de chien de garde et de forterresse ». Mais en 1954, la comunautĂ© du Pinacle est encore une fois attaquĂ© et sur les deux milles rastas prĂ©sent, la moitiĂ© est emprisonnĂ©e. L’autre moitiĂ© par vers les ghettos de Kingston, continuant de rĂ©pandre son Rasta 1492 DĂ©couverte de la JamaĂŻque par Christophe Colomb. Ethnocide des indiens Arawaks et importation massive d’esclave africain. 1665 La JamaĂŻque passe sous le Joug Anglais. 1834 Abollition de l’esclavage 1838 abolition devient effective 1887 naissance de Marcus Garvey. 1892 Naissance du ras tafari Makonnen 1896 dĂ©faite des Italiens face Ă  l’armĂ©e de l’empereur Ă©thiopien MĂ©nĂ©lik II 1898 Naissance de LĂ©onard Percival Howell 1914 Marcus garvey fonde l’UNIA Universal Negro Improvement Association 1922 on estime Ă  6 millions le nombre de personnes adhĂ©rente Ă  l’UNIA 1925 jugement et incarcĂ©ration de Marcus Garvey pour Fraude Fiscale. 1928 La Rastafari est intronisĂ© Negus Roi 1930 le Ras Tafari est couronnĂ© empereur HailĂ© SĂ©lassiĂ© Ier, Rois des rois, Lions conquĂ©rant de la tribu de Juda. 1930 Eclosion du mouvement Rastafari en jamaĂŻque 1934 arrestation de Howell et de son bras droit Hinds jugement expĂ©ditif et incarcĂ©ration. 1935 invasion de l’éthiopie par l’armĂ©e de Mussolini 1940 Howell fonde l’Ethiopian Salvation Society 1940 mort de Marcus Garvey Ă  Londres 1941 arrestation d’Howell 1941 LibĂ©ration de l’ethiopie 1954 fin de la communautĂ© rasta du Pinacle arrestation des membres. 1955 l’Empereur accorde une concession territoriale Ă  la diaspora noire Shashamane 1961 dĂ©lĂ©gation de rasta et d’officiels du gouvernenment JamaĂŻquain en visite en Ethiopie 1961 ras Sam brown se prĂ©sente aux Ă©lĂšctions Black Man’s Party 1962 IndĂ©pendance de la JamaĂŻque 1965 dĂ©lĂ©gation de rastas en Ă©thiopie en vue d’étudier les possibilitĂ©s d’un rapatriement. 1966 Grounation day » visite de HailĂ© SĂ©lassiĂ© Ier Ă  la JamaĂŻque 1966 destruction du ghetto Black O’Wall quartier oĂč resident plusieurs communautĂ©s rastas celle de Ras Sam brown et de Prince Emmanuel, rĂ©prĂ©ssion policiĂšre. 1968 apparition d’un nouveau groupe de rasta les douzes Tribus d’IstraĂ«l sous la tutelle spirituelle du prophĂšte Gad Marley se joindra Ă  eux en 1969 1975 mort de l’empereur. »Jah can’t die ! » 1981 mort de Leonard P. Howell 1981 mort de Bob Marley 1992 fĂȘte rasta pour le centenaire de la naissance du ras Tafari 1996 le Conseil Ă©conomique et social des Nations unies reconnait l’International Rastafarian Development Society comme une organisation non gouvernementale. Lexique Rasta Babylon le systĂšme politico-Ă©conomique Ă  l’occidental. Le gouvernement, la police, bref toute forme de rĂ©pression et d’autoritĂ© institutionnelle. Dada Wa paix et amour en amharique langue Ă©thiopienne formule traduisant le message rastafarien peace, love & unity ». Dreadlocks nattes non tressĂ©es qui rappelle la criniĂšre lĂ©onine. Ganja herbe, d’autres termes la dĂ©signe Wisdom Weed, Kaya, Kali, sensie, holy herb
 Grounation rĂ©union oĂč les rastas chantent, rĂ©citent des passages de la bible, dansent, jouent des percussions nyabinghi
 I lettre numĂ©rale trĂšs largement utilisĂ©e dans le langage rasta, par suppression de la premiĂšre lettre d’un mot et substitution par la lettre-chiffre I. Ce phĂ©nomĂšne de prĂ©fixation confĂšre une dimension sacrĂ©e aux mots. Ible la bible. I-Dren enfants rastas ou frĂšres ». I & I Je & Je. Expression pouvant signifier Je, Nous, On. Le dĂ©doublement pronominal marque l’attachement Ă  dieu. De fait, l’essence de Jah devient immanente Ă  Je ». Inity UnitĂ©. Irie se sentir bien sous l’effet de l’herbe. Ites salutation rasta. Jah Le dieu des rastas. Contraction de JahvĂ© ou Jehova. King roi, les rastas se nomment parfois ainsi. Negus roi en Ă©thiopien. Nyamen guerriers africains luttant contre la domination coloniale. Certains rastas s’en rĂ©clament. Nyabinghi mot polysĂ©mique. A l’origine, il s’agit d’une sociĂ©tĂ© secrĂšte africaine ayant menĂ© des combats contre les colons. Ce terme signifie Ă©galement Mort aux oppresseurs blancs et Ă  leurs alliĂ©s noirs ». Par la suite, nom de la musique rasta composĂ©e de diffĂ©rentes percussions issues des tambourinaires Burru. En dernier lieu, Nyabinghi est un ordre religieux rasta des CaraĂŻbes. Prince, Princess enfant rasta. Queen femme rasta. Ras Tafari en Ethiopien Ras » correspond Ă  tĂȘte » et se retrouve comme titre honorifique chez les seigneurs fĂ©odaux. Tafari » celui qui inspire la crainte. Nom d’Haile SelassiĂ© avant son couronnement impĂ©rial. Satta Amassa Gana en Amharique, louons et prions ». Sistren sƓurs. Wolf Faux rasta. Individu arborant des locks sans adhĂ©rer Ă  la philosophie rasta. Zion le paradis terrestre, l’Afrique, l’Ethiopie.

Lartiste jamaĂŻcain U Roy, lĂ©gende du reggae, est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l’ñge de 78 ans MUSIQUE U Roy avait inventĂ© et popularisĂ© l’art du « toasting », une technique de chanter parler C.W.

Une citation de Le Balaise Gregory Parrillo. Quand on est musicien ambulant, mieux vaut que le piano soit à bretelles. - Le Balaise Gregory Parrillo Citation proposée le samedi 21 mai 2022 à 140652Citations similaires Le bulletin de vote que l'on plie en deux est un papillon d'urne. Personnelle - Le Balaise Gregory ParrilloJe préfÚre la médisance au mensonge la langue de vipÚre au serpent à sornettes. Personnelle - Le Balaise Gregory Parrillo Votre commentaire sur la citation de Le Balaise Gregory Parrillo Le Balaise Gregory Parrillo - Ses citations Quand on est musicien ambulant, mieux vaut que le piano soit à br ... - Le Balaise Gregory Parrillo Citation d'internaute - Contribution personnelle.
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On peut d’ailleurs estimer que neuf sur dix des plus grands musiciens jamaĂŻcains ayant existĂ© entre la fin du xixe siĂšcle et les annĂ©es 1970 sont passĂ©s par l’Alpha Boys School3. 4 Comme l’explique le saxophoniste Tony Greene SƓur Igniatius disait par exemple Ă  un garçon “mon ... 2Pendant plus de soixante ans, une sƓur en particulier, SƓur Mary Iggy » Ignatius 1921-2003, affectueusement surnommĂ©e la mĂšre de la musique jamaĂŻcaine », a tendrement encouragĂ© et guidĂ© les garçons passĂ©s par l’institution, dont la grande majoritĂ© provenait de familles Ă©clatĂ©es, de familles paysannes, pauvres, dĂ©sƓuvrĂ©es ou dans le meilleur des cas, de foyers ouvriers. L’histoire veut que SƓur Iggy ait elle-mĂȘme eu une influence directe sur l’émergence des musiciens les plus talentueux de la JamaĂŻque, en parvenant grĂące Ă  son oreille musicale Ă  les orienter vers l’instrument qui leur correspondait le mieux4. On attribue Ă  la SƓur Ignatius la dĂ©couverte de nombreux grands instrumentistes parmi les garçons les plus douĂ©s de l’école. Elle a cultivĂ© chez eux des compĂ©tences et des attitudes qui allaient propulser certains Ă©lĂšves de cette noble institution de Kingston dans le monde entier. 3L’acquisition des compĂ©tences et des attitudes nĂ©cessaires commençait par la participation Ă  des concerts lors d’évĂšnements locaux et nationaux, ou, Ă  l’occasion, dans des maisons de la classe aisĂ©e. D’aprĂšs Sparrow Martin 2007, chef d’orchestre et ancien Ă©lĂšve de l’Alpha School, en plus de se produire dans les maisons somptueuses des blancs ou des mĂ©tis fortunĂ©s, l’orchestre de l’école endossait Ă©galement des fonctions officielles Ă  la King’s House, la rĂ©sidence du Gouverneur gĂ©nĂ©ral. On nous apprenait toutes sortes de morceaux pour les diffĂ©rents Ă©vĂšnements. À l’occasion, lorsque des dignitaires ou des monarques Ă©trangers visitaient l’üle, on jouait des morceaux pour danser, pour dĂźner, et mĂȘme pour l’entrĂ©e des officiels dans la piĂšce. Dans ces moments, on jouait des chansons comme Happy Wonderer », The Morin », et Colonial Boogie ». Rico Rodriguez, le cĂ©lĂšbre tromboniste rastafarien confirme 2005 Les airs folkloriques jamaĂŻcains et caribĂ©ens, la musique classique europĂ©enne, les airs populaires amĂ©ricains et britanniques Ă©taient encouragĂ©s. En revanche, le ragtime, le blues et le jazz Ă©taient mal vus. Mais plus tard, SƓur Ignatius a autorisĂ© certains des meilleurs musiciens comme Donald Drummond Ă  se produire avec des groupes comme celui d’Eric Deans. Les annĂ©es de formation clubs jazz et musiciens 4Si le jazz en JamaĂŻque n’a jamais rĂ©ussi Ă  conquĂ©rir un large public, il a toujours rĂ©uni un noyau fidĂšle de spectateurs. Au milieu des annĂ©es 1920, le Gleaner, quotidien le plus important de JamaĂŻque, commença Ă  utiliser le mot jazz dans ses pages, dans des publicitĂ©s pour des fĂȘtes dansantes, des concerts et pour les sorties des derniers disques de jazz. Ces annonces publiques tiraient profit d’un intĂ©rĂȘt croissant pour cette musique amĂ©ricaine en plein essor. Toutefois, comme dans son pays d’origine, le jazz possĂ©dait Ă©galement ses dĂ©tracteurs sur l’üle, plus particuliĂšrement mais pas uniquement au sein de l’élite, qui ne reconnaissait de valeur qu’à la musique classique. Le hot jazz, comme on l’appelait alors souvent, mĂ©langeait des Ă©lĂ©ments venus du ragtime, des rythmes d’Afrique de l’Ouest, des marches de fanfares, des spirituals, des work songs et des quadrilles français. Certains aspects de cette musique Ă©mergente Ă©taient dĂ©jĂ  connus de la plupart des JamaĂŻcains. Les spirituals Ă©taient trĂšs courants, et le ragtime faisait partie du rĂ©pertoire des pianistes depuis le dĂ©but du siĂšcle. Pour la plupart des musiciens, leurs connaissances des cuivres leur venaient essentiellement de la fanfare de l’ArmĂ©e du Salut, ou des sections de cuivres des orchestres du West India Regiment ou de l’Alpha Cottage. 5 SituĂ© Ă  proximitĂ© du port, Ă  l’est de Kingston, le Bournemouth Bath and Club Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  l’élit ... 5Deux orchestres de bal importants de l’époque incorporĂšrent le jazz Ă  leur rĂ©pertoire les Ramblers et les Pep Entertainment Players. Ces deux sextets, composĂ©s de musiciens blancs, Ă©taient apprĂ©ciĂ©s de la classe supĂ©rieure de la ville, le trĂšs sĂ©lect Bournemouth Club d’East Kingston jouant un rĂŽle fondamental dans leur succĂšs5. Parmi les autres orchestres de l’époque, on retrouve les Deluxe Syncopators ainsi que les Hot Strutters. Cyril Harris dirigeait ce dernier groupe. Ce pianiste chevronnĂ© n’hĂ©sitait pas Ă  se rendre Ă  New York Ă  l’occasion pour se tenir au courant des derniĂšres tendances Ă©manant de ce berceau du jazz. Mais s’il a introduit les courants de jazz les plus rĂ©cents au sein du public, Cyril Harris s’est Ă©galement chargĂ© d’enseigner aux musiciens diffĂ©rents aspects de l’interprĂ©tation de l’authentique jazz moderne. 6 Le Constant Spring Hotel, aujourd’hui devenu le LycĂ©e de l’ImmaculĂ©e Conception Ă  destination des ... 6Les Hot Strutters se produisaient rĂ©guliĂšrement au Murcott Lodge, au centre de Kingston, mais aussi au Conversorium et au Lucas Sports Club, situĂ©s dans le quartier de Rollington Town. Les Syncopators Ă©taient dirigĂ©s par Adrian Duncan, un pianiste de formation classique qui fut l’un des premiers colporteurs du jazz, son premier groupe ayant Ă©tĂ© formĂ© dĂšs 1922. Les Syncopators rassemblaient un personnel mixte, composĂ© de musiciens nĂšgres » et mulĂątres ». Ils se produisaient souvent au trĂšs chic Constant Spring Hotel, au nord de St Andrew, mais aussi, parmi d’autres lieux de concerts sĂ©lects, au Conversorium6. L’intĂ©rĂȘt croissant suscitĂ© par le jazz a conduit Ă  la formation d’un nombre d’orchestres de danse plus importants dans les annĂ©es 1930. L’une des figures centrales de la scĂšne jazz locale Ă©tait Albert Bertie » King, qui forma ses cĂ©lĂšbres Rhythm Aces en 1931, et domina la scĂšne de la danse et du jazz Ă  Kingston pendant les 5 annĂ©es suivantes. Parmi les autres orchestres connus Ă  Ă©merger Ă  l’époque, on trouve, entre autres, les Red Devils de Redver Cooke, John Weston et le Blue Rhythm, les formations de Steve Dick, de Milton McPherson ou encore les Rhythm Raiders de Dan Williams. 7À la fin des annĂ©es 1930, les orchestres de danse locaux jouaient du swing et une nouvelle forme, plus dansante, de jazz amĂ©ricain, qui devint la marque de fabrique des fĂȘtes et des bals locaux jusque dans les annĂ©es 1940. Les formations swing de l’üle s’inspiraient complĂštement de leurs Ă©quivalents amĂ©ricains, interprĂ©tant les mĂȘmes arrangements Ă©crits. Les orchestres amĂ©ricains qui exerçaient la plus grande influence sur les formations locales Ă©taient ceux dirigĂ©s par Tommy Dorsey, Glen Miller, Count Basie et Duke Ellington. 8Au dĂ©but des annĂ©es 1940, les deux orchestres qui portent l’étendard du swing sur l’üle sont ceux de Milton McPherson et de Redver Cooke, tous deux formĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1930. L’orchestre swing dirigĂ© par McPherson Ă©tait considĂ©rĂ© par beaucoup comme le meilleur orchestre Ă  avoir jamais existĂ© sur l’üle, rassemblant la crĂšme des musiciens locaux. Ses prouesses lui valurent d’ĂȘtre affublĂ© du surnom de King of Swing ». Il se produisait dans tous les lieux importants, les clubs comme celui de Bournemouth, le Slipper Silver ou le Springfield, ainsi qu’au Carib Theatre. McPherson est Ă©galement Ă  l’origine d’un all star show » intitulĂ© Fashions in Music » qui s’est tenu au Ward Theatre en 1943. Ce concert trĂšs attendu prĂ©sentait les derniers dĂ©veloppements du jazz des big bands. Cooke, qui Ă©tait souvent appelĂ© le King of Bounce », jouissait Ă©galement d’un grand succĂšs, plus particuliĂšrement parmi les masses. Il dirigeait son Red Devil’s Orchestra sur toutes les scĂšnes majeures de l’üle. 9Les compĂ©titions entre groupes, dont l’origine remonte aux annĂ©es 1920, sont un autre facteur ayant contribuĂ© Ă  stimuler l’intĂ©rĂȘt du public pour le jazz et le swing. En 1926, le Gleaner montre le Palace Orchestra, orchestre rĂ©sident du Palace Theater, dans une compĂ©tition amicale avec le Hot Tamale, orchestre venu de Panama. En 1935 et 1936, les Rhythm Aces de Bertie King remportĂšrent les championnats des orchestres de danse. En 1939, Steve Dick, pianiste de jazz et chef d’orchestre rĂ©putĂ©, domina le trompettiste Doc Bramwell et ses Springfield Specials en finale d’un tournoi Ă  Ă©limination directe organisĂ© au Palace Theatre. GrĂące Ă  cette victoire, l’orchestre de Dick sera souvent dĂ©signĂ© comme les Jamaica’s Kings of Jazz » et lui, comme le Swing King ». Ces confrontations se poursuivirent dans les annĂ©es 1940, Redver Cooke et Eric Deans remportant le titre Ă  quelques occasions. Les jam-sessions jouaient Ă©galement un rĂŽle d’importance, permettant de maintenir les musiciens en forme, et leur donnant Ă  entendre ce que jouaient leurs collĂšgues. La fiĂšvre du swing qui fit rage dans les annĂ©es 1940 marqua Ă©galement l’arrivĂ©e d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de musiciens. Eric Deans et ses Liberators, Delroy Stephens et ses Commandos, les Lennox Syncopators de Rupert Miller, George Moxey et Roy White, entre autres, s’installĂšrent dans le paysage dynamique des orchestres de danse swing de Kingston. Toutefois, Ă  la fin des annĂ©es 1940, mĂȘme s’il Ă©tait encore jouĂ©, le swing connut un dĂ©clin. Le jazz avait atteint une nouvelle phase de son Ă©volution le bebop avait dĂ©barquĂ© en JamaĂŻque. 10Le saxophoniste alto Roy Coburn et son Blue Flames Orchestra, ainsi que le trompettiste Jack Brown avec son orchestre Ă©taient deux des musiciens qui introduisirent formellement le bebop dans le rĂ©pertoire de leur groupe. D’autres musiciens, comme le trompettiste Con Lewis ou le saxophoniste Marcus Brown au tĂ©nor, incorporĂšrent des aspects du jeu bebop dans leurs diverses formations. En 1948, le trompettiste Sonny Bradswhaw et ses Beboppers embrassĂšrent cette nouvelle tendance avec entrain. L’enthousiasme de Bradshaw et de ses acolytes touchait non seulement aux aspects musicaux du bebop, mais aussi au style vestimentaire et au langage qui lui Ă©taient associĂ©s. Les Beboppers amenaient ce style de jazz dans des clubs comme le Wickie Wackie Club de Bull Bay, le Success Club sur Wildman Street, mais aussi dans des concerts qui se tenaient dans des salles de spectacle Ă  succĂšs. 11Les visites de groupes swing et jazz Ă©trangers, comme celle du Hot Tamale en 1926, avaient permis d’amĂ©liorer les connaissances du public en matiĂšre de jazz et Ă©taient accueillies avec une certaine exaltation. Les rĂ©cits indiquent que c’est la visite de deux orchestres panamĂ©ens en 1937 qui accrocha tout particuliĂšrement le public. Il s’agissait de Gussie Trym and his Swing Aces, un orchestre formĂ© de onze musiciens arrivĂ© au mois de mai, ainsi que de l’orchestre de neuf musiciens dirigĂ© par Ray Cox, dĂ©barquĂ© en aoĂ»t. PrĂ©sentĂ©s comme les champions des orchestres de danse de Panama, Trym et ses acolytes s’appuyaient sur de solides connaissances en jazz et en swing, et ils impressionnĂšrent les musiciens locaux. Le public se dĂ©plaça en nombre pour Gussie Trym, au Silver Slipper Club, au Bournemouth Club, au Murott Lodge, ainsi que dans d’autres hauts lieux de la vie nocturne. Son orchestre s’y produisit en compagnie de figures locales du swing, comme les Red Devils de Cooke ou Bob White et ses Garden Harmonizers. La tournĂ©e de trente jours de Ray Cox lui fit visiter diffĂ©rents lieux de concerts de la ville, mais c’est sa participation Ă  la compĂ©tition de l’International Jazz Orchestra, au Ward Theatre, qui lui valut de laisser un souvenir impĂ©rissable aux musiciens de jazz locaux. Cette compĂ©tition de trois orchestres vit Ray Cox affronter Bob White et son orchestre, ainsi que Milton McPherson et ses Royal Jamaicans. D’aprĂšs les comptes rendus de l’époque, la victoire de Cox fut jugĂ©e aisĂ©e. McPherson termina second. Ces visites permirent d’accroĂźtre la popularitĂ© locale du jazz. 12Parmi les meilleurs musiciens de JamaĂŻque, beaucoup se sont formĂ©s dans ces orchestres des annĂ©es 1940, affinant leurs aptitudes et se construisant une notoriĂ©tĂ© formidable sur les scĂšnes locales. Pour certains musiciens, la dĂ©monstration de leurs talents au sein de ces formations leur a permis de se faire un nom des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique. Le saxophoniste Thomas McCook commença sa carriĂšre chez Eric Deans au dĂ©but des annĂ©es 1940, avec pour camarade le trompettiste Raymond Harper. À la mĂȘme Ă©poque, le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut un membre essentiel des Royal Jamaicans de Redver Cooke pendant quelques annĂ©es. Le guitariste de jazz Ernest Ranglin fit ses dĂ©buts de musicien professionnel avec l’orchestre de Val Bennett Ă  la fin des annĂ©es 1940. En 1948, Roland Alphonso, qui jouait alors du saxophone alto, joua quelque temps dans l’orchestre de Eric Deans. De son cĂŽtĂ©, Dizzy Reece, trompettiste de jazz reconnu, commença Ă  se faire remarquer dans l’orchestre de Jack Brown. 13Bien que l’éclat du swing ternĂźt dans les annĂ©es 1950, la musique de big band Ă©tait toujours privilĂ©giĂ©e pour les orchestres de danse, mĂȘme si elle Ă©tait mal vue de certains musiciens, qui souhaitaient se plonger avec plus de vigueur dans le jazz moderne. À la fin des annĂ©es 1950, une troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de musiciens Ă©mergea et se mĂ©langea avec quelques membres de la prĂ©cĂ©dente gĂ©nĂ©ration. C’est ainsi que se firent les premiers pas d’une musique qui allait plus tard devenir un style de musique dansante jamaĂŻcain, le ska. Ce style de musique allait lui-mĂȘme influencer plus tard des styles alternatifs de la culture populaire internationale. Cette gĂ©nĂ©ration de musiciens s’inscrivit parmi les nombreux musiciens de jazz jamaĂŻcains qui rĂ©ussirent dans les musiques populaires Ă  l’international. Parmi ceux-ci, on peut citer les trompettistes Johnny Dizzy » Moore, Oswald Baba » Brooks et Raymond Harper, le cĂ©lĂšbre tromboniste Donald Don » Drummond, les saxophonistes Roland Alphonso et Thomas McCook, ainsi que le tenace pianiste de jazz, alors adolescent, Monty Alexander. Tous se trouvaient Ă  cheval entre le jazz et la musique pop. Le jazz jamaĂŻcain dans le monde le SS Empire Windrush 14En tant que sujets coloniaux du Royaume-Uni, les hommes de JamaĂŻque et des CaraĂŻbes servirent au combat au cours de la PremiĂšre et de la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne en pleine phase de reconstruction lança un appel dĂ©sespĂ©rĂ© Ă  une forte main-d’Ɠuvre pour rebĂątir le pays. Cette politique devint plus Ă©vidente pour les CaribĂ©ens lorsque le SS Empire Windrush, navire militaire britannique, se mit Ă  les attirer avec des trajets bon marchĂ© pour l’Angleterre. De nombreux JamaĂŻcains au chĂŽmage sautĂšrent sur l’occasion, voyant le Windrush comme le vaisseau qui allait les conduire vers des possibilitĂ©s d’emploi infinies. Ils laissĂšrent leurs familles, que beaucoup retrouvĂšrent plus tard au Royaume-Uni. Cet exode entraĂźna le dĂ©part de certains des meilleurs musiciens de l’üle qui profitĂšrent des dĂ©marches simplifiĂ©es d’immigration vers l’Angleterre pour s’y installer de façon permanente, certains choisissant de s’établir dans d’autres pays d’Europe comme la France et l’Allemagne. 15Toutefois, certains musiciens avaient dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  Ă©migrer dĂšs les annĂ©es 1930. Les plus remarquables d’entre eux Ă©taient les trompettistes Leslie Thompson et Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza, le multi-instrumentiste Bertie King, ainsi que l’aspirant ingĂ©nieur Coleridge Goode, qui devint un bassiste de premier plan. Entre les deux guerres, les musiciens noirs britanniques se firent remarquer dans les big bands, y compris au sein d’au moins deux orchestres entiĂšrement composĂ©s de noirs, le Guyanais Ken Snakehips » Johnson et son West Indian Dance Band 1938 ainsi que le JamaĂŻcain Leslie Jiver » Hutchinson avec son Coloured Orchestra 1944. Ces deux orchestres Ă©taient composĂ©s quasi exclusivement de CaribĂ©ens et c’est dans ce vivier que les musiciens noirs amĂ©ricains en tournĂ©e venaient piocher pour Ă©toffer leurs orchestres. 7 Benny Carter 1945, Farewell Blues/I’m Coming Virginia 1945, [78 RPM] France, Swing 201. Avec Be ... 8 En 1934 et 1935, Leslie Thompson effectua une tournĂ©e en Europe avec Louis Armstrong. En 1936 et 19 ... 9 Le pianiste jamaĂŻcain York DeSouza apparaĂźt sur plus d’une douzaine d’enregistrements rĂ©alisĂ©s entr ... 16Certains musiciens, comme les saxophonistes Benny Carter et Coleman Hawkins firent appel aux services de Bertie King au saxophone alto et Ă  la clarinette, et Ă  York DeSouza pour des concerts et des enregistrements lors de leurs sĂ©jours europĂ©ens dans les annĂ©es 19307. Le trompettiste Leslie Thompson, compatriote de Bertie King, fut employĂ© par Louis Armstrong8, tandis que le trompettiste Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza9 et le bassiste Coleridge Goode trouvĂšrent les faveurs de musiciens amĂ©ricains comme Ray Elligton et Mary Lou Williams et de musiciens français, comme le couple star du Hot Club de France, Django Reinhardt et StĂ©phane Grapelli, qui apprĂ©ciaient le swing des musiciens caribĂ©ens Reinhardt, 2017. Ces JamaĂŻcains ouvrirent la voie pour les autres musiciens dont l’exode s’intensifia avec la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Les cuivres, de l’Alpha jusqu’au Royaume-Uni 17Parmi ceux qui firent alors leurs valises se trouve notamment le trompettiste de jazz Alphonso Dizzy » Reece, qui fut l’une des figures les plus importantes Ă  Ă©migrer en 1948. Il acquit une expĂ©rience de la scĂšne considĂ©rable en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne avant de revenir s’installer en Grande-Bretagne en 1950. Dizzy Reece devint l’un des plus grands trompettistes du Royaume-Uni, se produisant et enregistrant avec des musiciens amĂ©ricains en tournĂ©e. Reece fit sortir plusieurs albums de son cru avant de tenter sa chance aux États-Unis en 1959, oĂč il enregistra plusieurs albums pour l’illustre label Blue Note. Reece a participĂ© Ă  des sessions d’enregistrements avec des gĂ©ants du jazz, comme Art Blakey et ses Jazz Messengers, mais aussi Hank Mobley ou le saxophone tĂ©nor britannique Edward Brian Tubby » Hayes. Il s’est produit sur les principales scĂšnes de New York, comme le Village Vanguard, le Birdland, et chez Eddie Condon. Avant son dĂ©part de Londres, Reece se distingua en prĂ©sentant Ă  ses homologues l’un des penseurs de la musique les plus avant-gardistes de l’époque. Il s’agissait de son compatriote Joe Harriott, dont les idĂ©es modernistes, les compositions cubistes et les performances interdisciplinaires rĂ©unissant poĂštes et danseurs modernes suscitĂšrent la controverse. 18Joe Harriott, qui jouait du saxophone alto, s’était formĂ© Ă  Kingston, oĂč il avait fourbi ses armes dans les orchestres de Roy Coburn, d’Ossie DaCosta et dans le All Kings Combo, avant d’aller en Europe avec DaCosta et de s’installer en Grande-Bretagne en 1951. Harriott avait d’abord Ă©tĂ© un disciple de Charlie Parker, avant de proposer sa propre approche du jazz qui fit de lui le meneur incontestĂ© de l’avant-garde britannique. Ses mĂ©thodes lui valurent Ă  la fois d’ĂȘtre critiquĂ© et portĂ© aux nues en tant que pĂšre du free jazz europĂ©en, inspirateur de toute une gĂ©nĂ©ration. On retrouvait des CaribĂ©ens dans son groupe de travail, comme Ellsworth Shake » Keene, trompettiste originaire de l’üle de Saint-Vincent et le contrebassiste jamaĂŻcain Coleridge Goode. 19Le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut l’un des autres gĂ©ants du jazz issus de l’Alpha School. Tandis qu’il Ă©tait encore Ă©lĂšve Ă  l’Alpha, Gaynair fut autorisĂ© Ă  jouer dans le big band de Carlyle Henriques. À sa sortie de l’école, il gagna sa place au sein de la formation de Redver Cooke, puis des orchestres de Roy Coburn et d’Ozzie Wilkins. InspirĂ© par Coleman Hawkins, Eddie Lockjaw » Davis et Sonny Rollins, Gaynair dĂ©veloppa son propre son puissant. Entre la fin des annĂ©es 1940 et son Ă©migration au milieu des annĂ©es 1950, Gaynair fut considĂ©rĂ© comme la vedette des saxophones tĂ©nors de l’üle, statut qui lui valut une invitation Ă  jouer au sein de l’orchestre des Jamaica All-star de 1948. Il fit son arrivĂ©e Ă  Londres en 1956, oĂč il se fit remarquer, avant de s’installer en Allemagne, oĂč il devint l’un des musiciens de jazz les plus exceptionnels du pays. Blue Bogey », son disque de 1958, est incontestablement l’un des trĂ©sors de l’histoire des enregistrements du jazz. Comme l’affirment ses camarades musiciens Tommy McCook, Janet Enwright, Sonny Bradshaw et Roland Alphonso, l’influence de Gaynair sur les autres musiciens de l’époque fut immense. 20Le principal concurrent de Gaynair au sommet de l’art du saxophone tĂ©nor fut probablement un autre ancien Ă©lĂšve de l’Alpha School, Harold Little G » McNair. Ce dernier illustre encore une fois l’apprĂ©ciation profonde, la comprĂ©hension et l’ancrage corporel que rencontra le langage jazz chez les musiciens jamaĂŻcains. Il commença le saxophone tĂ©nor en 1945, et en l’espace de cinq ans, il fit dĂ©jĂ  partie d’orchestres swing comme celui de Whylie Lopez ou les Honeydrippers, dirigĂ©s par Baba Motta. McNair participa Ă  d’autres orchestres dirigĂ©s par Baba Motta Ă  la fin des annĂ©es 1940 et au dĂ©but des annĂ©es 1950, s’assurant ainsi un important succĂšs local. 21Les talents exceptionnels d’instrumentiste de McNair ne s’arrĂȘtaient pas au saxophone tĂ©nor. Il Ă©tait tout aussi douĂ© au saxophone alto, Ă  la clarinette, mais surtout Ă  la flĂ»te. Pour complĂ©ter le tout, il faisait un bon chanteur. Ses prouesses de multi-instrumentiste attirĂšrent l’attention Ă  l’international, lui valant de travailler Ă  Nassau, dans les Bahamas, Ă  Londres, en Europe et Ă  New York. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, il collabora et enregistra Ă  Londres avec certains des meilleurs musiciens de jazz de Grande-Bretagne, parmi lesquels Tony Crombie, Phil Seaman, Stan Tracey et Terry Shannon. À Londres, il se produisit et enregistra Ă©galement avec le grand saxophoniste amĂ©ricain Zoot Simms, au trĂšs rĂ©putĂ© jazz club de Ronnie Scott. En Europe, il fit une tournĂ©e avec Quincy Jones et Kenny Clarke. De retour au Royaume-Uni, il enregistra ce que l’on considĂšre comme son meilleur disque, Affectionate Fink McNair, 1965, sur lequel on retrouve David Izenzon, le contrebassiste d’Ornette Coleman, le batteur Charles Moffett et l’Anglais Alan Branscombe au piano. McNair eut Ă©galement du succĂšs auprĂšs des musiciens rock et pop qui Ă©mergeaient Ă  cette Ă©poque, tournant et enregistrant avec Donovan ou avec l’Airforce de Ginger Baker. Les enregistrements de McNair, comme son premier Up in the Air », Harold McNair », The Fence » ou Flute and Nut », sont parmi les plus recherchĂ©s et les plus rĂ©vĂ©rĂ©s du jazz, mĂȘme si c’est son Affectionate Fink » qui remporte tous les suffrages. Ernest Ranglin 22Le guitariste Ernest Ranglin est considĂ©rĂ©, aussi bien par les musiciens que les critiques, comme l’un des plus grands maĂźtres de l’instrument dans le jazz de ces 50 derniĂšres annĂ©es. Son talent est apparu dĂšs l’enfance, en observant ses oncles jouer de la guitare et en essayant de reproduire leurs gestes. Il Ă©coutait avec une grande attention la musique Ă  la radio et ce fut lorsqu’il entendit des disques du remarquable guitariste Charlie Christian que son destin de musicien fut scellĂ©. Encore adolescent, il rejoignit l’orchestre de Val Bennett en 1948 oĂč il se forma en jouant dans des stations balnĂ©aires et des hĂŽtels. Le fameux chef d’orchestre Eric Deans recruta Ranglin dans sa formation quelques annĂ©es plus tard, l’emmenant en tournĂ©e en HaĂŻti et aux Bahamas. Toutes ces expĂ©riences permirent au guitariste d’interagir avec des collĂšgues musiciens, d’acquĂ©rir des compĂ©tences de compositeur et d’arrangeur ainsi que d’élargir sa perception et ses conceptions de la musique. 23En 1958, Ranglin se produisait avec sa propre formation lorsque Chris Blackwell repĂ©ra son talent hors pair de musicien et lui offrit sa premiĂšre opportunitĂ© d’enregistrer. Ce fut une premiĂšre pour les deux jeunes hommes, car, le disque, rĂ©alisĂ© avec le pianiste bermudien Lance Hayward, permit de lancer Island, le label fondĂ© par Blackwell, et de rĂ©vĂ©ler Ranglin en tant qu’artiste prometteur, scellant une amitiĂ© indĂ©fectible entre les deux. Outre le jazz, Ranglin proposait des rĂ©interprĂ©tations de morceaux pop. Il dĂ©montrait par ces travaux audacieux mais accessibles qu’il savait faire preuve d’autant d’habiletĂ© dans ce domaine que dans ses interprĂ©tations plus jazz. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Ranglin Ă©tait devenu un guitariste de choix pour les producteurs, qui insistaient pour le faire participer Ă  des sessions d’enregistrements de diverses musiques populaires, dont le mento, le rhythm and blues et le ska. 24En plus du succĂšs commercial rencontrĂ© en Angleterre par son arrangement du hit international My Boy Lollipop » pour la chanteuse Millie Small 1964 – production Ă©galement signĂ©e Blackwell – Ranglin se produisit chez Ronnie Scott, illustre jazz club londonien, devant un public enthousiaste. Cela le conduisit Ă  prolonger son sĂ©jour et Ă  se produire avec les formations de Ronnie Scott, ce qui le fit connaĂźtre d’un public plus large et lui valut d’ĂȘtre dĂ©signĂ© meilleur guitariste dans un sondage de 1964 du Melody Maker portant sur le jazz. Le bouche Ă  oreille qui se transmit par les autres musiciens de jazz, parmi lesquels Les Paul, Sonny Stitt, Randy Weston, Sonny Rollins et Ronnie Scott, permit Ă  Ranglin de poser les bases d’une carriĂšre internationale, au-delĂ  de la JamaĂŻque et de la Grande-Bretagne, qui le vit jouer en Europe, au Japon et en AmĂ©rique. BĂ©nĂ©ficiant du soutien de ses pairs et d’une carriĂšre longue de plus de soixante ans, Ranglin est devenu un musicien distinguĂ©, se produisant dans les clubs, les festivals et les concerts dans le monde entier. On reconnaĂźt en lui un musicien dont la vaste culture lui a permis de fondre son style sans difficultĂ© dans toutes les situations musicales rencontrĂ©es. DotĂ© d’une imagination vive et riche, d’une inventivitĂ© mĂ©lodique fascinante et d’un lyrisme astucieux, Ernest Ranglin, sa technique jazz et son individualitĂ© grandiose suscitent et susciteront encore l’admiration du public pendant de longues annĂ©es. Monty Alexander 25Le pianiste Monty Alexander s’est construit un crĂ©neau qui lui est propre. Ce musicien de jazz est restĂ© visible et sollicitĂ© depuis son installation aux États-Unis, il y a plus de 50 ans. De tous les jazzmen jamaĂŻcains, c’est celui chez qui transparaĂźt le plus l’influence de la musique caribĂ©enne, son sautillement, et sa pulsation. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne sache pas jouer bebop ou qu’il ne puisse pas interprĂ©ter le blues tourmentĂ© selon la tradition du vocabulaire jazz. Mais en concert, ses inflexions rythmiques particuliĂšres trahissent son trĂšs fort ancrage jamaĂŻcain. NĂ© Ă  Kingston en 1944, Monty Alexander dĂ©couvrit l’attrait du piano Ă  ses quatre ans. Vers ses six ans, ses parents l’envoyĂšrent, comme tant d’autres enfants, suivre des cours de musique. À l’ñge d’entrer au lycĂ©e, Monty Alexander commençait dĂ©jĂ  Ă  enregistrer avec des musiciens plus ĂągĂ©s, dont le contrebassiste Cluett Johnson, le guitariste Ernest Ranglin et le saxophoniste Roland Alphonso au Federal Studio. 26Il a rĂ©cemment expliquĂ© Ă  son public de Kingston que c’est lorsque ses parents l’ont amenĂ© Ă  un concert de Louis Amstrong que sa vie a Ă©tĂ© bouleversĂ©e Ă  jamais, forgeant sa vocation de jazzman. Les visites de Nat Cole, Oscar Peterson et d’autres sommitĂ©s du jazz sur l’üle ne firent que renforcer cette envie chez lui. Mais la musique populaire coulait encore dans ses veines lorsqu’il monta son premier groupe, Monty and the Cyclones, se produisant dans les clubs et obtenant mĂȘme l’opportunitĂ© d’enregistrer. En 1961, aprĂšs le dĂ©mĂ©nagement de sa famille pour Miami, en Floride, Monty Alexander trouva du travail comme pianiste dans cette ville. Au passage, il en profita pour se faire repĂ©rer par Frank Sinatra et son ami Jilly Rizzo, un propriĂ©taire de clubs qui l’invita Ă  venir jouer Ă  New York. Ce projet fut contrecarrĂ© par la prolongation d’un contrat Ă  Las Vegas, mais une nouvelle rencontre accidentelle avec Sinatra et Rizzo Ă  Las Vegas lui permit d’obtenir son billet d’avion pour New York, oĂč Monty Alexander s’est installĂ© et vit depuis lors. 27Le style de Monty Alexander s’est formĂ© sous l’influence d’Errol Garner, Oscar Peterson, Ahmad Jamal, Wynton Kelly, pianiste d’origine jamaĂŻcaine trĂšs demandĂ©. L’intĂ©rĂȘt suscitĂ© par son jeu chez les musiciens de jazz comme Ray Brown, Harry Sweets » Edison, Milt Jackson et d’autres a permis de lancer la carriĂšre de Monty Alexander. 10 En plus d’avoir enregistrĂ© plus d’une centaine de disques avec les plus grands artistes du jazz du ... Chanteur accompli dans la tradition des crooners, Monty Alexander a, en plus des chansons populaires, rendu hommage Ă  Nat King Cole. Il a Ă©galement fait retour Ă  ses racines en montant un groupe de reggae et en enregistrant avec les musiciens de reggae Sly Dunbar et Robbie Shakespeare. Il a formĂ© le Harlem Kingston Express qui amalgame ses formations jazz et reggae. L’incorporation du mĂ©lodica Ă  sa musique lui a permis d’embrasser la tradition dub jamaĂŻcaine, bouclant ainsi une trajectoire faite d’allers-retours10. 28Parlant de sa conception musicale avec le critique Tom Ineck, Monty Alexander explique Ineck, 2016 Il s’agit avant tout d’une saveur. C’est une rĂ©alitĂ© tellement contagieuse pour les gens ordinaires. Par lĂ , je veux dire les gens qui ne sont pas forcĂ©ment sophistiquĂ©s, qui ne connaissent pas sur le bout des doigts les tenants et les aboutissants de l’histoire du jazz telle qu’elle nous a Ă©tĂ© transmise par les maĂźtres. Dans l’ensemble, ça vient d’une autre source. Il s’agit avant tout de danser et de se sentir bien. Les gens aiment sentir le rythme et lorsqu’on l’approche diffĂ©remment, ça produit un mariage heureux pour l’auditeur, et encore plus pour moi quand je le joue. Parce que, mĂȘme si c’est diffĂ©rent des concerts avec des musiciens purement jazz, j’y trouve mon compte. Pour moi, c’est toute une culture, c’est ma jeunesse en JamaĂŻque et mon lien avec tout ce qui a pu sortir de JamaĂŻque. Monty Alexander a jouĂ© et enregistrĂ© avec les plus grands noms du jazz, dont Clark Terry, Ernestine Anderson, Benny Golson, Ray Brown. Douglas Ewart 29On connaĂźt le JamaĂŻcain Douglas Ewart en tant que multi-instrumentiste ayant Ă  sa disposition une grande variĂ©tĂ© d’instruments, comme musicien ayant fait de la diversitĂ© culturelle la plus Ă©tendue sa demeure. D’aprĂšs certains, l’Ɠuvre crĂ©ative si diverse de Douglas Ewart pourrait ĂȘtre prise pour la production d’une culture en entier plutĂŽt que la crĂ©ation d’un seul homme ». Le critique de jazz Glenn Siegel 2015 dĂ©crit Ewart comme un improvisateur douĂ©, capable de donner naissance Ă  des sons et des histoires en temps rĂ©el, sans programme prĂ©alable ». Mais le talent de ce maĂźtre jamaĂŻcain ne s’arrĂȘte pas Ă  la musique. Comme Siegel l’explique Ewart est historien et il est Ă©galement l’ancien prĂ©sident de la trĂšs influente AACM de Chicago Association for the Advancement of Creative Musicians. Il est Ă©galement sculpteur d’envergure internationale, luthier, professeur, poĂšte et musicien. Il est l’incarnation du mot d’ordre multidisciplinaire de l’AACM ». 11 Les grounations sont des rĂ©unions et cĂ©rĂ©monies rituelles dans le mouvement rastafari, dans lesquel ... 30NĂ© Ă  Kingston en 1946, Douglas Ewart vĂ©cut son adolescence parmi la communautĂ© rastafarienne de Count Ossie, dans les collines de Wareika, oĂč il participa aux grounations11 ». Il dĂ©couvrit la musique des Skatalites, en particulier celle de Don Drummond, et se mit Ă©galement Ă  crĂ©er des objets d’art de toutes sortes. Il Ă©migra aux États-Unis en 1963 et rejoint l’AACM, oĂč il Ă©tudia le saxophone et la thĂ©orie musicale avec Roscoe Mitchell et Joseph Jarman. InspirĂ© par la force de ces deux maĂźtres des instruments Ă  vent ainsi que par les conceptions crĂ©atives du pianiste Muhal Richard Abrams, il fit sienne l’idĂ©e de l’AACM selon laquelle la musique est une question de vie ou de mort ». Lorsqu’il Ă©tait encore JamaĂŻque, Ewart avait accordĂ© autant d’intĂ©rĂȘt Ă  la musique qu’aux mouvements sociaux. Les grounations auxquelles il assista dans le camp de Count Ossie lui inculquĂšrent des aspects de la culture musicale et philosophique des Rastafariens qui allaient plus tard influencer des membres de l’AACM, plus particuliĂšrement parmi la seconde gĂ©nĂ©ration. 31Étant donnĂ©e l’étendue des concepts multidisciplinaires de l’AACM, il n’est pas surprenant que certains de ses membres se soient nourris de caractĂ©ristiques liĂ©es aux Rastafariens de JamaĂŻque. Parmi ces caractĂ©ristiques, on retrouve l’adoption du style capillaire des dreadlocks » ainsi que la musique nyahbinghi, qui furent introduits dans la culture populaire par les musiciens de reggae en tournĂ©e. Des membres de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de l’AACM figurent sur le disque de Douglas Ewart Velvet Drum Meditations », enregistrĂ© avec son Nyahbinghi Drum Choir. Cette Ɠuvre est dĂ©dicacĂ©e Ă  celui qui fut son mentor dans sa jeunesse Oswald Count Ossie » Williams et son groupe Mystic Revelation of Rastafari. George Lewis 2009 277, tromboniste, improvisateur fĂ©ru de technologie, ami proche et collaborateur d’Ewart, Ă©voquant la contribution Ă  l’AACM de ce dernier Ă©crit que Douglas Ewart est assurĂ©ment une figure charniĂšre de cette deuxiĂšme vague ». 32Douglas Ewart est un improvisateur acclamĂ© par la critique, dont la carriĂšre longue de plus d’un demi-siĂšcle l’a vu se produire dans tous les contextes musicaux imaginables le ska, le Nyahbinghi rastafarien, le Dixieland, le jazz moderne, le bebop, la musique expĂ©rimentale, la musique d’avant-garde. Il a jouĂ© avec des danseurs, des poĂštes, des peintres ainsi que des gens de la rue. Il a expĂ©rimentĂ© de nombreuses formes pour le cinĂ©ma, pour le théùtre. Il s’est produit en solo et avec de grands orchestres, avec des enfants. Il est difficile, voire impossible d’imaginer une forme que ce penseur et ce multi-instrumentiste n’ait pas explorĂ©e au nom de l’improvisation jazz. Coda 33Les musiciens de jazz jamaĂŻcains, Ă  domicile comme Ă  l’étranger, ont contribuĂ© Ă  la dĂ©finition de cette musique mondiale avec autant de conviction, d’énergie crĂ©ative et d’influence que les autres. Des grands maĂźtres du jazz, comme Bertie King, Leslie Jiver » Hutchinson, Coleridge Goode, Wilton Bra » Gaynair, Harold Little G. » McNair, Dizzy Reece, Sonny Gray, Douglas Ewart, Kenny Terroade, Ernest Ranglin, Monty Alexander et particuliĂšrement Joe Harriott se sont distinguĂ©s parmi les innovateurs les plus remarquables du jazz. Parmi ces musiciens, certains ont enregistrĂ© et se sont produits avec des AmĂ©ricains comme Louis Armstrong, le Modern Jazz Quartet, Mary Lou Williams, Benny Carter, Coleman Hawkins, Quincy Jones, Eric Dolphy, Randy Weston et Miles Davis. DĂšs 1926, le King of the Zulu » de Louis Armstrong fait appel Ă  la prĂ©sence des jamaĂŻcains dans le jazz. Alors qu’Armstrong proteste contre l’interruption de son solo par un gĂȘneur, on entend l’importun rĂ©pliquer avec son accent jamaĂŻcain Armstrong, 1926 Je viens de JamaĂŻque, et je ne veux pas interrompre la fĂȘte, mais un de mes compatriotes me dit que c’est la folie ce qu’il se passe ici. Madame, vous pouvez jouer un morceau et me dire que ça balance, mais moi, je vais prendre un cuivre et je vais vous montrer un vrai morceau de jazz de chez moi. 12 West Indian Blues » contient d’ailleurs des similaritĂ©s frappantes avec le Englerston Blues » d ... 34Le compositeur et pianiste de jazz Thomas Fats » Wallers, contemporain d’Armstrong, rendit Ă©galement hommage Ă  la contribution des JamaĂŻcains au jazz en enregistrant avec ses Jamaica Jammers le morceau West Indian Blues » en 1924, dĂ©dicacĂ© Ă  Marcus Garvey Waller, 199212. De mĂȘme, des jazzmen modernes comme Lester Bowie ou le talentueux guitariste de session Eric Gayle s’installĂšrent en JamaĂŻque au cours des annĂ©es 1970, s’abreuvant de rythmes reggae. Ils furent tous deux parmi les premiers Ă  introduire ces rythmes dans le jazz contemporain ou moderne aux États-Unis. À la mĂȘme Ă©poque, des trombonistes comme Steve Turre, Delfeayo Marsalis et George Lewis, chantĂšrent les louanges et rendirent hommage Ă  leur homologue jamaĂŻcain Don Drummond. 35De mĂȘme que le jazz a influencĂ© la musique populaire jamaĂŻcaine, les cadences et les inflexions de la musique jamaĂŻcaine et caribĂ©enne ont, Ă  de nombreuses reprises, colorĂ© le langage et rythme du jazz. La personnalitĂ© et la syntaxe des indĂ©nombrables maĂźtres respectĂ©s du jazz d’origine jamaĂŻcaine ou caribĂ©enne ont contribuĂ© Ă  modeler l’esthĂ©tique jazz. Comme Duke Ellington le fait remarquer dans un livre 1990 108-109 Toute une lignĂ©e de musiciens caribĂ©ens a dĂ©barquĂ© et a contribuĂ© Ă  ce qu’on appelle la scĂšne jazz. » Évoquant plus spĂ©cifiquement le talent hors pair de son tromboniste caribĂ©en Tricky » Sam Nanton, Ellington poursuit En fait, il jouait une forme trĂšs personnelle issue de son patrimoine caribĂ©en. Lorsqu’un type dĂ©barque ici des CaraĂŻbes et qu’on lui demande de jouer du jazz, ce qu’il joue correspond Ă  ce qu’il pense qu’est le jazz, ou Ă  ce qui dĂ©coule de sa propre interprĂ©tation de l’idiome. Tricky » et ses compatriotes Ă©taient profondĂ©ment ancrĂ©s dans l’hĂ©ritage caribĂ©en du mouvement de Marcus Garvey
 Comme il m’est arrivĂ© de le dire, le bop est le prolongement de Marcus Garvey dans le jazz. ibid. 36Les JamaĂŻcains, depuis leur expĂ©rience de la colonisation et des plantations britanniques, ont utilisĂ© la musique, y compris le jazz, pour affirmer leur libertĂ©, leur indĂ©pendance et leurs valeurs artistiques. Ce faisant, ils ont enrichi l’humanitĂ©, lui apportant un optimisme et une musique ingĂ©nieuse qui, partis de JamaĂŻque, ont essaimĂ© dans le monde entier.
Lecrooner Ken Boothe revient sur le devant de la scÚne avec un nouvel album Inna de yard. Il y reprend quelques uns de ses titres phares, célébrant sa Jamaïque, l'amour et la philosophie rasta.
Fruit des Ă©tapes successives qui jalonnent la musique populaire jamaĂŻcaine mento, ska, rocksteady, le reggae apparaĂźt Ă  Kingston Ă  la fin des annĂ©es 1960. Si des vestiges du colonialisme sont toujours prĂ©sents parcs, Ă©lĂ©gantes bĂątisses anglaises, etc., la ville compte plusieurs ghettos dont le plus cĂ©lĂšbre est Trenchtown. Le quotidien de la citĂ© est notoirement violent. La musique y est omniprĂ©sente. Durant l’aprĂšs-guerre, Kingston se calque sur la production qui afflue des États-Unis. Elle est majoritairement diffusĂ©e par les sound Systems, ces discomobiles qui chaque week-end diffusent les nouveautĂ©s musicales. Lorsque le son prisĂ© par la population se rarĂ©fie, certains propriĂ©taires de sound Systems montent des studios, embauchent des musiciens et leur font enregistrer les standards amĂ©ricains du moment au goĂ»t jamaĂŻcain, du Reggae avant l’heure. Reggae, great musique populaire jamaĂŻcaine – Bush Doctor Peter Tosh Un style musical national se dĂ©veloppe alors Ă  la fin des annĂ©es 1950 le ska carambolage du mento local, du jazz, du calypso et du merengue, suivi du rocksteady mutation du ska, rythme Ă  quatre temps, en tempo binaire, plus lent, avec ajout de claviers et de chant. L’apparition du reggae insuffle Ă  la musique deux Ă©lĂ©ments originaux un retour artistique vers les racines africaines parfois l’emploi de tambours burru » ou nyabinghi », littĂ©ralement mort aux oppresseurs » et l’apparition du thĂšme rasta » surgie en JamaĂŻque suite Ă  l’accession d’HailĂ© SelassiĂ© au trĂŽne d’Ethiopie en novembre 1930, le rastafarisme est Ă  la fois un mode de vie, un syncrĂ©tisme religieux, une banniĂšre contestataire et une philosophie, il prĂŽne le retour vers l’Afrique MĂšre, et reprend une prophĂ©tie prĂȘtĂ©e au panafricaniste. Reggae, great musique populaire jamaĂŻcaine Marcus Garvey Tournez vos yeux vers l’Afrique oĂč un empereur noir sera couronnĂ©. » Plus de quarante ans aprĂšs l’explosion du reggae en Occident, cette liturgie » est toujours reprise par les principaux artistes jamaĂŻcains. Parfois jusqu’à la caricature. Les querelles se poursuivent toujours autour du crĂ©ateur originel du terme reggae. Les Maytals – formation menĂ©e par Frederick Toots » Hibbert – sont les premiers Ă  l’utiliser dans la chanson Do the reggay en 1968. AprĂšs s’ĂȘtre imposĂ© avec un tempo rapide, le reggae ralentit sa rythmique et la ligne de basse se fait plus hypnotique. À la fin des annĂ©es 1960, s’ouvre une pĂ©riode dorĂ©e, d’une extraordinaire richesse artistique. Aux avant-postes Lee Perry, producteur, chanteur et figure haute en couleurs qui, aprĂšs avoir usĂ© ses talents dans le studio du producteur Joe Gibbs, lance sa carriĂšre solo et recueille un important succĂšs en Angleterre lors de la publication du titre Retum of Django sur son label Upsetter littĂ©ralement emmerdeur ». Reggae, great musique populaire jamaĂŻcaine Fondateur du studio Black Ark, il produit – entre deux crises de mysticisme aigu – Max Romeo, The Congos ou The Wailers, alors en rupture de ban avec Studio 1, le Motown jamaĂŻcain », dirigĂ© par ClĂ©ment Coxsone » Dodd. C’est sous la houlette de Coxsone, homme d’affaires doublĂ© d’un fin connaisseur du jazz amĂ©ricain, que la plupart des chanteurs de l’üle enregistrent leurs classiques Ken Boothe, Freddy McGregor, Burning Spear ou Horace Andy. Mais c’est aussi dans son studio que se crĂ©ent les diffĂ©rents tempos – sinon les inventions – qui jalonnent l’histoire du reggae. Les styles one drop » reggae traditionnel » et rockers » dĂ©veloppĂ© par le batteur Sly Dunbar et caractĂ©risĂ© par des coups de charleston vifs et saccadĂ©s s’y dĂ©veloppent tandis qu’une vague de chanteurs inspirĂ©es par la soul music amĂ©ricaine s’imposent Dennis Brown, Delroy Wilson ou Gregory Isaac. Reggae, great musique populaire jamaĂŻcaine Lorsque Bob Marley & The Wailers enregistrent leur premier album pour la compagnie britannique Island en 1972, le reggae jamaĂŻcain devient un phĂ©nomĂšne mondial. Durant les annĂ©es 1980, Kingston radicalise sa musique sous l’influence du reggae digitale » initiĂ© entre autres par le producteur Prince Jammy. Les textes deviennent plus explicites. Par le biais d’un jeu d’écho avec le rap amĂ©ricain, le durcissement des conditions de vie du ghetto et la fascination pour l’imagerie gangster ou rude boy », incarnĂ©e par le film The Harder They Come avec Jimmy Cliff entretenus par la sociĂ©tĂ© jamaĂŻcaine, le style ragga s’impose Ă  Kingston Ă  travers notamment Shabba Ranks. Comme dans le hip-hop, la mĂ©lodie est remisĂ©e au second plan et l’efficacitĂ© rythmique privilĂ©giĂ©e. Une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’artistes apparaĂźt Ă  la fin des annĂ©es 1990 dans une scĂšne protĂ©iforme baptisĂ©e dancehall » Sean Paul, Beenie Man, Richie Spice, Bounty Killer ou Shaggy. Genre aux contours mal dĂ©finis, le dancehall » emprunte indiffĂ©remment ses influences Ă  la soca, au hip-hop, au r’n’b, au reggae ou Ă  l’électro. Ses dĂ©clinaisons varient d’une musique encore attachĂ©e Ă  la mĂ©lodie et aux racines reggae Luciano, Ă  un squelette rythmique privilĂ©giant l’efficacitĂ© ElĂ©phant Man. Issus de la secte intĂ©griste Bobo Ashanti, Capleton et Sizzla rĂ©imposent les thĂšmes rastas retour Ă  l’Afrique et mise en valeur de son histoire, l’Empereur HailĂ© SĂ©lassiĂ© Ă©voquĂ© comme figure sacrĂ©e et la liturgie biblique librement utilisĂ©e afin de dĂ©noncer la sociĂ©tĂ© paĂŻenne Babylone ».
BobMarley a rencontré de son vivant un succÚs mondial, et reste à ce jour le musicien le plus connu et le plus vénéré du reggae, tout en étant considéré comme celui qui a permis à la musique jamaïcaine et au mouvement rastafari de connaßtre une audience planétaire. Bob Marley a vendu plus de 200 millions de disques à travers le monde : il est le plus grand vendeur de disques
Jamrock, Jamyard, The Rock ou encore The Yard sont autant de surnoms pour dĂ©signer la JamaĂŻque. Le terme Yardie », quoiqu’un peu pĂ©joratif, est d’ailleurs commun, entre JamaĂŻcains, pour signifier l’appartenance aux leurs. Une propriĂ©taire de restaurant dĂ©gustant une crĂšme glacĂ©e. Qui sont les JamaĂŻcains que nous connaissons aujourd’hui? Ils auraient pu ĂȘtre des Arawaks, ces indigĂšnes qui vivaient sur l’üle de Xamaica depuis des milliers d’annĂ©es, mais ceux-ci furent exterminĂ©s par les Espagnols au 15e siĂšcle. PlutĂŽt, les JamaĂŻcains d’aujourd’hui sont issus des Africains rĂ©duits en esclavage et transportĂ©s lĂ  depuis les ports d’Afrique de l’Ouest. Un jour de mai 1655, en pleine guerre coloniale entre Anglais et Espagnols, la marine britannique s’empara de l’üle et de ses plantations. S’opĂ©rĂšrent alors des changements en surface – des nouveaux visages, les esclaves irlandais notamment -, surface sur laquelle les vastes Ă©tendues de canne Ă  sucre Ă©taient toujours exploitĂ©es par la main-d’oeuvre issue de la traite nĂ©griĂšre. En ouvrant la carte, remarquez le mĂ©lange de langues dans la toponymie des paroisses aux noms anglophones uniquement, mais plusieurs villages aux noms espagnols. Bref, que ce soit sous la fĂ©rule espagnole ou anglaise, l’époque coloniale Ă©quivaut Ă  l’exploitation d’une main d’Ɠuvre venue d’ailleurs, devenue jamaĂŻcaine. Avant d’ĂȘtre une Ă©quipe de hockey montrĂ©alaise, les Marrons Ă©taient les esclaves qui parvenaient Ă  s’enfuir dans les montagnes, en se cachant dans la jungle. Ils Ă©tablirent des villages prĂšs des sources d’eau, encore habitĂ©s par leurs descendants. Dans leur lubies coloniale, les Anglais dĂ©porteront en JamaĂŻque des Indiens, puis des Asiatiques, pas vraiment des esclaves, mais dont la vie Ă©tait Ă  peine plus enviable. Mike, JamaĂŻcain d’origine indienne, est le propriĂ©taire prospĂšre d’une boutique de souvenirs Ă  Negril. La diversitĂ© ethnique de la population jamaĂŻcaine en surprendra plus d’un, mais qu’ils soient des descendants de Noirs, de Marrons, de Caucasiens ou d’Asiatiques, les JamaĂŻcaines et les JamaĂŻcains ont obtenu leur indĂ©pendance en 1962, tout en devenant membres, comme le Canada, du Commonwealth britannique. Une organisation devant laquelle ils sont de plus en plus sceptiques. Jah Dee », cuisto pour la cinquantaine de pĂȘcheurs Ă  Farquhar’s Beach. Aujourd’hui, le peuple jamaĂŻcain vit du tourisme, de l’extraction miniĂšre, d’agriculture, de pĂȘche, de musique et des retombĂ©es d’une importante Ă©conomie informelle, allant de la simple transaction sans facture Ă  un trafic international de la drogue, en passant par le banditisme et la prostitution. J’aimerais pouvoir affirmer sans l’ombre d’un doute que tous les JamaĂŻcains que j’ai rencontrĂ©s sont Ă©minemment sympathiques c’est le cas du cuisinier, rassurez-vous, mais la vie n’est pas un conte de fĂ©e. La JamaĂŻque se caractĂ©rise par un taux de criminalitĂ© trĂšs Ă©levĂ©, qui prend surtout forme dans les garrisons de Kingston, oĂč une guerre civile larvĂ©e empoisonne la vie des citoyens depuis plus de quarante ans. Kingston, un port en eau profonde, est situĂ© Ă  un endroit stratĂ©gique dont profitent les trafiquants d’armes et de drogue de l’AmĂ©rique latine et des autres Ăźles du bassin caribĂ©en. À ce phĂ©nomĂšne s’ajoute l’exode rural vers la cĂŽte et vers les emplois disponibles, lĂ©gaux ou pas. Cet exode est palpable l’agriculture et les pĂȘches ne parviennent pas Ă  subvenir aux besoins de la population. Il faut donc importer les produits, ce qui gonfle les prix, en ville comme en campagne. Pour la plupart des jeunes, l’option la plus viable est le dĂ©part vers la ville, la cĂŽte ou le monde. Les garçons des Ă©coles publiques portent des habits bruns, les filles, des robes bleues. Si l’école primaire est obligatoire pour tous, ce sont majoritairement les filles qui poursuivent les Ă©tudes au-delĂ  du secondaire. S’ils pouvaient tous avoir un visa, vous ne verriez plus un seul jeune en JamaĂŻque. C’est ainsi que Walter Campbell, un paysan agriculteur et producteur de cannabis, m’avait prĂ©sentĂ© la chose lors d’une entrevue diffusĂ©e dans une chronique radio Ă  Le Monde Bouge CHYZ FM 94,3. Cela dit, je vous laisse vous faire votre propre opinion des JamaĂŻcains au fil de vos dĂ©couvertes. Il n’en existe aucun portrait unidimensionnel, quoi qu’en disent les journaux. Dans l’ordre sans moi! Karl, Jermaine et Tanise, Mickel, Njeri. COMPLÉMENT D’INFORMATION Le World Fact Book amĂ©ricain contient Ă©normĂ©ment d’informations sociodĂ©mographiques et Ă©conomiques sur la JamaĂŻque. Follow Nic_Pel
MĂȘmesi la musique reggae a largement dĂ©passĂ© les frontiĂšres de la JamaĂŻque, aujourd’hui ce sont les chanteurs de reggae jamaĂŻcain que nous souhaitons mettre Ă  l’honneur. Voici 18 artistes Ă  (re)dĂ©couvrir. Bob Marley. Un mural du chanteur jamaĂŻcain Bob Marley, le 8 fĂ©vrier 2009 Ă  Kingston image d'illustration SAMAD "C'est un jour historique", pour la ministre de la Culture jamaĂŻcaine, Olivia Grange. Le reggae a Ă©tĂ© inscrit ce jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatĂ©riel par l'Unesco lors de la treiziĂšme rĂ©union de son comitĂ© intergouvernemental Ă  Port-Louis, sur l'Île Maurice. LIRE AUSSI >> Parfums de Grasse, reggae... A quoi sert le label Unesco? L'organisme de l'Onu a soulignĂ© "la contribution" de cette musique jamaĂŻcaine Ă  la prise de conscience internationale "sur les questions d'injustice, de rĂ©sistance, d'amour et d'humanitĂ©, et sa dimension Ă  la fois "cĂ©rĂ©brale, socio-politique, sensuelle et spirituelle". "Si, Ă  ses dĂ©buts, le reggae Ă©tait la voix des communautĂ©s marginalisĂ©es, il est dĂ©sormais jouĂ© et adoptĂ© par une importante partie de la population, tous groupes ethniques et religieux confondus", a ajoutĂ© l'Unesco. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Rapidement populaireLe reggae rejoint grĂące Ă  l'Unesco une liste de quelque 400 traditions culturelles, allant de la pizza napolitaine au zaouli, musique et danse des communautĂ©s gouro de CĂŽte d'Ivoire. Cette dĂ©cision "aide Ă  placer la JamaĂŻque sur une carte", s'est encore rĂ©jouie Olivia Grange pour l'AFP. "OĂč que vous alliez, quand vous dites que vous ĂȘtes de JamaĂŻque, on vous dit 'Bob Marley'", poursuit-elle. Le reggae a Ă©mergĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intĂ©grĂ© des influences du jazz et du blues. La musique est ensuite vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importĂ©e par les nombreux immigrĂ©s jamaĂŻcains aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. C'est la chanson Do the Reggay de Toots and the Maytals, qui a Ă©tĂ© la premiĂšre en 1968 a utiliser le nom de reggae. Mais la musique a ensuite connu un succĂšs mondial grĂące Ă  des classiques de Bob Marley et son groupe the Wailers comme No Woman, No Cry et Stir It Up.   La musique des opprimĂ©sLe reggae s'est souvent revendiquĂ© comme la musique des opprimĂ©s, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inĂ©galitĂ©s. "Le reggae est un distillat des diffĂ©rents genres jamaĂŻcains, remontant jusqu'aux temps de l'esclavage", estime le musicologue jamaĂŻcain Garth White, dans une vidĂ©o mise en ligne par l'Unesco. Il est Ă©galement indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l'empereur Ă©thiopien HaĂŻlĂ© SĂ©lassiĂ© et promeut l'usage de la ganja, ou marijuana. Pour JerĂŽme Levasseur, directeur du Bagnols Reggae Festival, festival de reggae qui se tient Ă  Bagnols-sur-CĂšze, dans le sud de la France, l'inscription du reggae sur la liste du patrimoine immatĂ©riel de l'Unesco est une "excellente nouvelle". Le reggae "n'a jamais eu la reconnaissance qu'il mĂ©rite et a toujours Ă©tĂ© un peu Ă  la marge", a-t-il dĂ©clarĂ© Ă  l'AFP. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux Z669. 65 254 170 201 57 18 329 205 240

quand on est musicien on est jamaicain